L’agroforesterie pour lutter contre les friches agricoles

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Par Amaury Paul


Mots-clés : agroforesterie, agrosylviculture, Gaspésie

 

Système agroforestier mis en place qui permet de recueillir des informations variées (croissance des arbres, coût de réalisation des travaux…)

Les friches agricoles, conséquences inexorables à l’abandon de terrains ruraux,  pullulent dans certains territoires. Leur redonner vie est devenu un enjeu socio-économique pour les populations avoisinantes. Illustration en Gaspésie, dans la MRC du Roché-Percé, théâtre d’un laboratoire géant d’expérimentations en agroforesterie.

Cohabitent en effet dans cette région des terres agricoles et forestières. Seulement, sur les 3300 hectares agricoles qui la composent, 1400 sont en friche.

Bertrand Anel, travaille sur ces questions depuis maintenant dix ans. À l’occasion d’une conférence à l’Université de Laval de Québec, organisée par la Chaire en développement international, il est venu exposer ses solutions basées sur un travail collectif semi-empirique.

« En Gaspésie, plus de la moitié des terres n’appartient pas aux agriculteurs », explique-t-il. « L’agriculture repose sur des liens informelles entre les propriétaires et les agriculteurs ». Ces derniers ont une « capacité d’investissement limitée » et « n’ont aucun intérêt à remettre en culture une terre en friche ».

Présentement, le reboisement des friches par des conifères bénéficie de subventions. En toute logique, c’est l’alternative privilégiée des propriétaires.

 

L’agrosylviculture

Aussi, Bertrand Anel propose de développer l’agrosylviculture. Spécificité de l’agroforesterie, ce néologisme peut se définir comme l’association de cultures (« agro ») et d’arbres cultivés pour la valeur de leur bois (« sylvo ») en bordure des champs.

Cette solution « cumule les avantages agricoles et forestiers », tout en maintenant un potentiel paysagé attractif. « C’est un outil au service d’un projet de territoire », poursuit-il.

 

Les expérimentations sur le terrain

Depuis dix ans que Bertrand Anel et ses collaborateurs s’intéressent à l’agrosylviculture, trois sessions d’essais de plantations et ont déjà été réalisées. Il en ressort que si « l’approche agrosylvicole est appréciée », celle-ci est couteuse et nécessite des subventions. Or, dans le contexte actuel, « les coupures budgétaires sont inquiétantes pour ce genre de projets », admet Bertrand Anel.  Ces expérimentations ne sont toutefois pas vaines. Leur modèle pourrait s’appliquer dans d’autres régions que la Gaspésie.

 

Source: GaïaPresse

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