Loi sur les milieux humides : une adoption qui tarde

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Le Regroupement des organismes de bassins versants du Québec (ROBVQ) profite de la Journée mondiale des zones humides, qui est célébrée chaque année le 2 février, pour dénoncer le fait que le gouvernement du Québec n’a toujours pas adopté une loi permettant de conserver adéquatement les milieux humides. Pourtant, un certain consensus existe entre les différents secteurs d’activité sur ce que devrait contenir cette loi qui est attendue au plus tard en avril 2015.

Ces pistes de consensus ont été mises en lumière dans les actes du Forum sur les milieux humides qui avait rassemblé près de 200 personnes en décembre dernier à Drummondville. Le document a été publié cette semaine sur le site Internet du ROBVQ et a été envoyé au ministère de l’Environnement. D’après, Jean-Paul Raîche, 1er vice-président du ROBVQ, «nous sommes arrivés à un point où tous les intervenants sont prêts à passer à l’action pour la conservation et l’utilisation durable des milieux humides».

D’après ce document, les producteurs de canneberges, les agriculteurs, les exploitants forestiers, les entrepreneurs immobiliers et tous ceux qui ont à intervenir dans les milieux humides souhaitent qu’il y ait enfin des règles claires, précises et surtout prévisibles pour encadrer leur travail. Présentement, le flou législatif entraîne des délais, des coûts et des difficultés considérables dans la planification et la réalisation de leurs projets. 

De leur côté, les représentants du secteur municipal espèrent que la loi contiendra des modalités pour délimiter les milieux humides et identifier ceux d’intérêt. Ils seraient ainsi mieux outillés pour intervenir dans la planification du territoire en maintenant les superficies et en conservant les fonctions écologiques de ces écosystèmes.

Finalement, les représentants du secteur environnemental pensent que les mécanismes de compensation pour la perte de milieux humides actuellement en vigueur ne permettent pas de conserver ces écosystèmes. Ils réclament des dispositions légales permettant la restauration, la réhabilitation et la création de nouveaux milieux humides. 

«Les milieux humides nous rendent de nombreux services écologiques», nous rappelle Monsieur Raîche. «Ils ralentissent le ruissellement et l’érosion, rechargent les nappes phréatiques, ralentissent le vieillissement des plans d’eau et favorisent l’élimination du carbone dans l’air en le stockant», explique-t-il. «Ces milieux servent aussi de zones de refuge, d’alimentation et de reproduction pour la faune, régulent les inondations et les périodes de sécheresse et nous permettent ainsi de mieux faire face aux impacts des changements climatiques», complète-t-il.

Les actes du Forum sur les milieux humides sont disponibles au https://robvq.qc.ca/public/documents/formations/forum_milieux_humides/actes.pdf.

 

Rappelons que les OBV sont des organismes mandatés par le gouvernement en vertu de la « Loi affirmant le caractère collectif des ressources en eau et visant à renforcer leur protection ». En concertation avec les acteurs de l'eau, ils élaborent et mettent à jour un plan directeur de l’eau, en font la promotion et assurent le suivi de sa mise en œuvre. Le ROBVQ représente 40 OBV établis sur l'ensemble du Québec méridional regroupant ainsi plus de 800 acteurs de l’eau et 200 salariés.

 

Source: ROBVQ

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