L’ABQ demande au gouvernement de protéger l’expertise des biologistes au sein de la fonction publique

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Photo de Wikipedia commons

L’Association des biologistes du Québec (ABQ) s’inquiète des coupures de postes de biologistes annoncées au gouvernement du Québec. La société québécoise se prive ainsi d’une expertise vitale dans le contexte de protection de l’environnement, de préservation des espèces animales et de développement de zones naturelles. Ces coupures affecteraient plus d’une dizaine d’employés du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), dont au moins neuf biologistes. La direction générale de l’expertise sur la faune et ses habitats (DGEFH) serait cette fois particulièrement touchée et ce, sans égard à l’importance des dossiers dont elle est responsable. Ces coupures s’ajoutent au 15% des postes de cette direction qui ont été perdus à l’automne 2014, pour une diminution totale d’environ 30% des postes en seulement deux ans. 

Les dossiers les plus touchés concerneraient les espèces aquatiques nuisibles, les espèces menacées, la faune aquatique et les maladies de la faune. Or, le nombre d’espèces animales en situation précaire et d’espèces exotiques envahissantes continue de croître. Les coupures de biologistes, et donc de personnes compétentes dans l’analyse et la prise de décision dans ces domaines, n’aide en rien à la gestion des nombreuses problématiques qui en découlent. Que l’on parle d’activités commerciales ou de développements urbains, les couteuses luttes aux espèces nuisibles comme la moule zébrée, le gobie à taches noires, le roseau commun, la tordeuse, ou aux maladies telles que la rage du raton laveur et la maladie de Lyme, en sont de bons exemples. Cette perte d’expertise réduit la capacité de recherche et d’intervention déjà affaiblie du gouvernement du Québec en matière de gestion de la faune et risque de surcharger les biologistes toujours en poste, responsables de ces dossiers. « Avec ces coupures à répétition de postes de biologistes, le gouvernement du Québec diminue sa capacité à faire face à ses responsabilités et engagements quant au suivi et à la protection de la biodiversité. C’est au gouvernement du Québec à veiller à la protection des ressources naturelles collectives des québécois en s’appuyant sur l’expertise des scientifiques qui sont à son emploi et non pas seulement sur celle de l’entreprise privée.» rapporte Patrick Paré, président de l’ABQ. 

Rappelons que les pertes d’emplois de biologistes ont été nombreuses dans la dernière année autant au sein du gouvernement du Québec que du gouvernement fédéral. L’Association des biologistes du Québec travaille à la création de l’Ordre des biologistes du Québec justement pour faire reconnaître la profession de biologiste afin d’assurer la protection du public. Les biologistes sont essentiels à la protection des citoyens et du patrimoine biologique de la province. L’ABQ espère que le gouvernement du Québec évite de se départir de l’expertise essentielle des biologistes au sein des ministères. 

L’ABQ représente près de 800 membres. Ses objectifs sont entre autres, de contribuer à la protection du public, de promouvoir la reconnaissance de la profession de biologiste et d’assurer auprès de la population et des intervenants, les compétences et l’intégrité des biologistes membres dans leurs champs de spécialisation respectifs. 

 

Source: Association des Biologistes du Québec

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