DOSSIER SPÉCIAL – Composter dans la métropole

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Par Justine Montminy

 

Photo de Kessner Photography – Flickr

Les Montréalais ne semblent pas démontrer d’enthousiasme face au compost, même si la Ville offre à ses citoyens la collecte à domicile depuis 2008. Alors que d’autres municipalités font de la collecte des matières résiduelles une priorité, Montréal quant à elle, tire de l’arrière.

Selon les dernières statistiques, le taux de récupération des matières organiques s’est élevé à 13%, alors que Montréal avait comme objectif 60% selon le Bilan 2013 des matières résiduelles de l’agglomération de Montréal.

La ville de Montréal justifie son retard par les délais reliés aux projets d’usines de biométhanisation, servant notamment à transformer les déchets de table en biogaz et en compost.

Toutefois, la Ville ne semble  pas pouvoir expliquer le manque de participation des citoyens.

Le quartier de Senneville dans l’agglomération de Montréal est le seul territoire à avoir atteint et dépassé l’objectif de la ville en 2013 avec un taux de récupération de 71%.

La collecte du compost implantée par la ville de Montréal relève de la responsabilité des arrondissements. Chaque arrondissement met en place son propre programme de sensibilisation et d’éducation.  

Montréal persiste

Malgré l’impopularité de sa collecte de matières putrescibles, la Ville de Montréal prévoit continuer son développement.

D’autant plus que le nouveau plan 2015-2020 de Gestion des matières résiduelles renouvelle son objectif d’atteindre un taux  de récupération des matières organiques de 60 %.

Le plan indique également que dans le grand Montréal, neuf usines de biométhanisation et centres de compostage (cinq à Montréal, un à Laval, un à Longueuil et deux dans la couronne sud)  sont actuellement en phase de planification «pour des investissements totaux dépassant 500 M$».

«L’implantation de la collecte se poursuivra en 2015 et les secteurs visés seront annoncés en temps et lieu», confirme la relationniste de la ville de Montréal, responsable des dossiers environnementaux, Geneviève Dubé.

La Ville ajoute qu’elle souhaite «implanter des équipements de récupération de matières organiques identifiables dans tous les bâtiments municipaux et toutes les aires publiques, là où la fréquentation le justifie» et «organiser, au moins une fois par année, une campagne de sensibilisation et d’information concernant les matières organiques».

Pour l’instant, les immeubles de 9 logements et plus ne sont toujours pas visés par la collecte à domicile.

 

Payer pour composter

Malgré la récolte gratuite implantée par la Ville, citoyens et entreprises préfèrent parfois faire confiance au secteur privé comme Compost Montréal, qui offre un service de collecte payant.

Fondé en 2007, Compost Montréal compte comme client plusieurs entreprises, commerces et des centaines de logements situés dans plusieurs blocs appartements qui ne sont pas desservis par la récolte publique de la métropole. L’épicerie Bio-Terre sur la rue Saint-Viateur Ouest est un client de Compost Montréal depuis plusieurs années.

Selon Stephen McLeod, en imposant le compost aux citoyens de la ville de Montréal, le risque de contamination des matières organiques est plus grand.

«Nos clients sont des gens sensibles aux enjeux environnementaux, comme ils choisissent de payer, ils vont faire davantage attention à ce qu’ils mettent dans le compost», explique le directeur de Compost Montréal, qui rappelle que tout n’est pas compostable.

Toutefois, Compost Montréal ne voit pas la ville de Montréal comme un compétiteur.

«On a déjà perdu plusieurs centaines de clients à cause de la collecte de la Ville. Mais il faut absolument que la Ville composte. Nous faisons notre part et la Ville fait le sien. Nous allons toujours trouver notre place», ajoute Stephen McLeod.

 

Ville modèle

À ce jour, la municipalité de Victoriaville est considérée par plusieurs comme une municipalité modèle en matière de récolte de compost.

Son maire, Alain Rayes, attribue le manque de popularité du compost à Montréal à plusieurs facteurs.

«Il y a une question de densification de population qui peut entrer en ligne de compte. Aussi, à Montréal on retrouve beaucoup de blocs appartements, donc sortir les bacs de compost peut poser problème à certains», explique-t-il. 

Apprenez-en plus sur le compostage dans notre dossier spécial Consommation Responsable.

 

Source: GaïaPresse

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