La CMM présente son plan de gestion des matières résiduelles

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Crédit photo: Sophie Filion.

La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) débute un vaste processus de consultation publique dans le cadre de l’adoption de son projet de Plan métropolitain de gestion des matières résiduelles (PMGMR). La CMM mise sur l’engagement citoyen pour l’atteinte de son objectif de zéro enfouissement pour 2025.

 

La CMM mise sur la participation publique

La CMM a tenu, le 26 mars dernier, une première séance d’information publique portant sur son deuxième Plan métropolitain de gestion des matières résiduelles (PMGMR). Le projet, élaboré en accord avec les orientations et les objectifs gouvernementaux de la Politique québécoise de gestion des matières résiduelles, présente un plan d’action stratégique afin de relever l’imposant défi que représente la gestion des matières résiduelles en milieu urbain. Pour ce faire, la CMM mise sur une forte participation du public afin d’atteindre son objectif de zéro enfouissement d’ici 2025.

« Nous sommes très fiers du processus de consultation publique que nous avons mis en place, c’est une première en la matière et nous croyons que la sensibilisation et l’implication citoyenne permettront de faciliter grandement la mise en œuvre du plan », affirme Stéphane Boyer, membre du conseil de la ville de Laval et président de la commission de l'environnement de la CMM.

 

Un enjeu de taille

En effet, la CMM regroupe 82 municipalités réparties sur plus de 4000 km carré et comprenant plus de 3,9 millions de personnes dont la densité de population varie considérablement en fonction du territoire. Selon M. Boyer : « Cette segmentation géo-démographique oblige à concilier avec différentes réalités qui complexifie grandement la gestion des matières résiduelles, tant au niveau technique, social et qu’économique. ». Il est donc impératif d’informer et de consulter l’ensemble de la population.

La campagne de consultation publique s’effectuera en deux phases. Tout d’abord une vaste tournée d’information couvrant cinq secteurs géographiques de la Communauté, soit l’agglomération de Montréal, la Ville de Laval, l’agglomération de Longueuil, la couronne Nord et la couronne Sud aura entre le 26 mars et le 16 avril 2015. Puis, une consultation publique indépendante suivra afin de recueillir les opinions et les mémoires; celle-ci est prévue en septembre 2015.

 

Des objectifs toujours plus ambitieux

Si le premier plan de gestion des matières résiduelles de la CMM avait permis d’atteindre l’objectif de recycler 60 % des matières résiduelles dans le Grand Montréal, le deuxième PMGMR se veut encore plus ambitieux. Il fixe ainsi l’objectif de valoriser 60 % des matières organiques produites au plus tard en 2025 et ultimement, parvenir à ne plus enfouir de matières résiduelles à cette même date.

Plus spécifiquement, la CMM vise à ramener la quantité de matières résiduelles éliminées à 700 kg par habitant par année. Cela semble un objectif audacieux sachant, par exemple, qu’aucun centre de tri des matières recyclables n’est présent actuellement dans les secteurs de Longueuil et de la couronne Sud. Comme le souligne M. Boyer, « il y a un grand investissement à faire dans le développement d’infrastructures à plusieurs niveaux ».

En ce sens, la CMM mise grandement sur la construction d’installations de biométhanisation et de compostage afin de s’attaquer à la problématique des matières organiques qui sont à l’origine des problèmes d’acidification du milieu et de production de biogaz dans les sites d’enfouissement. Bien que ces installations ne soient encore à l’heure actuelle qu’à la phase de planification, leur mise en marche conjointe est prévue d’ici 2022.

Bien que cela laisse que peu de marge de manœuvre pour l’atteinte de l’objectif zéro enfouissement 2025, M. Boyer demeure optimiste et croit qu’avec la participation des citoyens et des gouvernements, tout est possible.

 

Plus qu’une simple gestion de poubelles

Cela n’est pas nouveau, les centres urbains sont aux prises avec de plus en plus de matières à éliminer et de moins en moins de sites d’enfouissement disponibles. On se retrouve ainsi face à une impasse qui nécessite des changements majeurs de comportements de la part de toute la société. C’est ici que les principes des 3RV, soit Réduction à la source, Réemploi, Recyclage et Valorisation prenne tout leur sens.

Pour M. Boyer, il est de la responsabilité de tous de participer à une meilleure gestion des matières résiduelles. Il précise que la CMM n’écarte pas la possibilité de mettre en place un règlement afin de définir, voire pénaliser, les comportements de disposition des matières résiduelles. Ainsi, des contraventions pourraient être données en vertu d’un tel règlement, à un contrevenant disposant, par exemple, d’une matière recyclable dans un dispositif de déchet voué à l’enfouissement.

M. Boyer précise que la CMM n’en est pas là, mais que la possibilité existe et démontre l’importance d’une prise de conscience collective sur nos habitudes de consommation.

 

Source: GaïaPresse

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