LETTRE OUVERTE à la Commission mixte paritaire de l’Assemblée nationale et du Sénat

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Mesdames, Messieurs les Députés et Sénateurs,

 

Votre Commission mixte paritaire débattra le 10 mars un amendement voté par le Sénat fixant à 1000m la distance tampon entre éoliennes et habitations, au lieu des 500m en vigueur jusqu’à présent.

Tel qu’indiqué dans sa "mission" (1), le Conseil mondial pour la Nature défend les populations humaines lorsqu’une agression contre la Nature menace aussi la santé des hommes, femmes et enfants. Voici donc nos remarques, que nous vous prions de bien vouloir considérer.

L’Etat français a fait voeu d’ignorer le fait que les éoliennes émettent des infrasons, que ceux-ci sont d’une nature particulière parce “pulsés” par le passage des pales devant le mât, et qu’ils sont source d’insomnies, de céphalées, de nausées, de palpitations et arythmies cardiaques, de haute pression artérielle, d’acouphènes, etc. Une importante littérature scientifique (2) en fait état, que les gouvernements veulent ignorer au nom du “consensus”. Or ce fameux consensus n’est qu’un nouveau mot pour désigner la pensée unique. Des scientifiques intègres ont d'ailleurs tiré la sonnette d'alarme: demander à la science de se plier aux contraintes du "politiquement correct", c'est retourner au Moyen Âge.

Comme dans le cas du tabac il y a de cela des décennies, de puissants intérêts financiers se sont employés à communiquer aux médias des informations erronées. Ils ont financé des études pseudo-scientifiques exonérant les éoliennes de tout effet négatif sur la santé. Beaucoup de ces études se disent “revues par des pairs”. Mais que cela vaut-il lorsque ces pairs sont eux-même sujets à des conflits d'intérêts? Tout ceci fait partie de ce qu'il est convenu d'appeler le "lobbying", dont le but est de faire prévaloir des intérêts particuliers même s'ils vont contre l'intérêt général.

Un remarquable historique de l' "enterrement" de la vérité sur les infrasons éoliens vient d’être publié en Australie. Il a été reproduit un peu partout, notamment par Friends Against Wind, un média en ligne basé en France dont l’audience ne cesse de croître (3). Le grand public y apprendra que l’industrie éolienne SAIT que ses machines émettent des infrasons qui nuisent à la santé des riverains. Elle le sait depuis trente ans, depuis qu'une étude américaine de la NASA l'a mis en évidence. Elle s'est alors employée à empêcher que les infrasons émis par les éoliennes soient considérés comme une contrainte, et elle continue de le faire à ce jour. L’historique en question relate toutes les étapes de cette gigantesque manipulation (3).

Dans une lettre ouverte au Ministre de l’Écologie, dont les Députés et Sénateurs ont reçu copie, le collectif Victimes de l’Éolien explique que seule une minorité de riverains souffre des infrasons éoliens (4). Ce sont des personnes qui sont sensibles aux très basses fréquences, comme il y en a d'autres qui souffrent du mal de mer, par exemple, ou du mal de voiture. Un excellent documentaire canadien, tourné dans une province qui compte beaucoup d’éoliennes (l’Ontario), recueille le témoignage de plusieurs de ces victimes. (5).

Pour les autres riverains, pour cette majorité qui ne souffre pas des infrasons, le danger sanitaire est également présent, mais ils ne le “sentent” pas encore. Les médecins qui étudient les effets des infrasons éoliens ont fait savoir que la sensibilisation à ces vibrations augmente avec le temps d’exposition. Les effets à long terme qui ont été mis en évidence incluent:

– l’épaississement des parois des vaisseaux sanguins en raison d’une augmentation de collagène (en l’absence de tout processus inflammatoire) (6);

– un état d’alerte physiologique entraînant une augmentation plasmatique d’adrénaline et un disfonctionnement endothélial. Les conséquences en sont une augmentation des risques d’accidents cardio-vasculaires (7);

– l’apparition de tumeurs malignes (cancers) (8);

– l’affaiblissement du système immunitaire (2);

– etc.

Sur les animaux aussi: en Pologne, une étude sur des oies domestiques révèle un impact nocif des éoliennes sur la consommation de fourrage, le gain de poids, et le niveau de cortisol dans le sang (9).

À terme, ce sont en fait tous les riverains qui sont menacés, sur la santé desquels les infrasons font leur oeuvre pernicieuse en silence. Il est donc très important, et surtout urgent, de prendre des mesures.

Augmenter la distance tampon à 1000 mètres sera-t-il efficace pour protéger les populations? Oui, dans une certaine mesure, mais ce ne sera pas suffisant. L’État fédéré de Bavière a quant à lui adopté une loi plus appropriée imposant une distance minimum de 10 fois la hauteur des éoliennes, soit 2000m pour celles de 200m de haut (ce sont les plus hautes jusqu’à présent…). L’État de Victoria, en Australie, a établi 2km comme distance minimum pour toute éolienne industrielle. Outre-atlantique, plusieurs municipalités ont également imposé des zones tampons de cet ordre de grandeur. La commission sanitaire du comté de Brown, dans l’État de Wisconsin, a même déclaré la centrale éoliennne de Shirley comme étant «dangereuse pour la santé» (health hazard) (10). La municipalité de Plympton-Wyoming, au Canada, a adopté une mesure plus générale qui impose des pénalités financières pour les propriétaires de centrales éoliennes qui émettraient des basses fréquences au-dessus d’un certain seuil (11).

Il faut aussi savoir que plus les éoliennes sont hautes et puissantes, plus elles émettent d’infrasons, et plus elles sont nocives (12).

«Les personnes sensibles sont donc en fait comme le proverbial canari de la mine. Mais tandis que ces canaris sont choyés, les victimes des éoliennes sont conspuées» (4). Est-ce normal, dans un pays comme la France?

Nous espérons donc que vous saurez adopter les mesures qui s’imposent pour préserver la santé des riverains et faire cesser le martyr des victimes, dont les plus pauvres ne peuvent déménager de leurs maisons fortement dévaluées par les éoliennes voisines. Au Danemark, l’État verse une compensation aux riverains pour cette perte financière.

Nous vous prions d’agréer, Mesdames, Messieurs les Députés et Sénateurs, l’expression de notre haute considération.

 

Références :

1) – La mission du Conseil mondial pour la Nature: https://conseilmondialpourlanature.wordpress.com/about/

2) – littérature scientifique sur les effets délétères des éoliennes sur la santé:

En français: http://lemontchampot.blogspot.fr/2014/12/approche-epidemiologique-des-tres.html

En anglais (liste plus exhaustive): http://docs.wind-watch.org/Stony-Gap-Expert-Opinion-Laurie.pdf   Si le lien ne marche pas la 1ère fois, essayez une deuxième fois. Ça arrive souvent.

3) – Historique du grand mensonge:  http://fr.friends-against-wind.org/health/three-decades-of-wind-industry-deception">Historique du grand mensonge

4) – Lettre ouverte du collectif Victimes de l’Éolien: <a href="http://fr.friends-against-wind.org/testimonies/lettre-ouverte-a-madame-segolene-royal

5) – Documentaire canadien: https://www.youtube.com/watch?v=55-jBCjtJ88

6) – Difformités chez les chevaux élevés près d’éoliennes: http://lemontchampot.blogspot.com.es/2014/11/essai-de-traduction-14-congres.html

7) – augmentation des risques d’accidents cardio-vasculaires: http://eurheartj.oxfordjournals.org/content/34/45/3508">augmentation des risques d’accidents cardio-vasculaires

8) – tumeurs malignes (cancers): https://www.wind-watch.org/documents/wind-power-and-ecology/ et documentaire canadien (témoignage du Dr McMurty): https://www.youtube.com/watch?v=55-jBCjtJ88

9) – niveau de cortisol dans le sang:  http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24597302

10) – Shirley wind farm declared a human health hazard: http://bccrwe.com/index.php/8-news/16-duke-energy-s-shirley-wind-declared-human-health-hazard

11) – New wind turbine bylaw impose heavy fines for low frequency noise emitted by wind turbines: http://blackburnnews.com/sarnia/sarnia-news/2014/10/24/new-wind-turbine-by-law-in-plympton-wyoming/

12) – Moller and Pedersen (2011):http://www.researchgate.net/publication/51227896_Low-frequency_noise_from_large_wind_turbines  

The relative amount of low-frequency noise is higher for large turbines (2.3-3.6 MW) than for small turbines (≤ 2 MW), and the difference is statistically significant

 

Source: Mark Duchamp, président du Conseil mondial pour la Nature

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