Un mur de femmes s’oppose aux oléoducs

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Par Catherine Bernard

 

Crédit photo: Catherine Bernard

Une action symbolique contre l’industrie des sables bitumineux s’est tenue en face des raffineries Suncor, à Pointe-aux-Trembles, dimanche à 11 h dans le cadre de la Marche mondiale des femmes.

Armés de pancartes bariolées, ils étaient plusieurs à saisir l’occasion de la Journée des femmes afin de dénoncer les projets d’oléoducs dans l’Est de la ville et les impacts de l’industrie des sables bitumineux sur les populations.

« Femmes en colères, contre l’exploitation gazière! », a entonné le mur de femmes en bloquant temporairement l’entrée des raffineries, devant les quelques caméras des médias présents. En arrière-plan, les cheminées de l’industrie laissaient échapper de grands nuages noirs de fumée.

Organisée par la Coalition montréalaise de la Marche mondiale des femmes (MMF), l’action a rassemblé de nombreux organismes environnementaux tels que Coule pas chez nous, Greenpeace et la Coalition Eau Secours.

« Le thème de la Marche mondiale des femmes 2015 c‘est Libérons nos corps, notre Terre et nos territoires. Aujourd’hui, on veut démontrer comment les questions environnementales liées aux pipelines et aux sables bitumineux affectent les corps, la Terre et les territoires des femmes », explique une militante qui a participé à l’organisation de l’action, Marie-Josée Béliveau.

Les organisatrices du rassemblement se sont inspirées du Wall of Women against Tar Sands, une action semblable initiée par des femmes autochtones en Colombie-Britannique en mars 2014.

Il est primordial de dénoncer les impacts de l’industrie sur les femmes, selon MMF, qui affirme avoir noté une augmentation de la prostitution et de la violence domestique aux abords des chantiers d'extraction.

« C’est important, nous les femmes, nous formons la moitié de la population. En étant solidaire comme nous le sommes ici, je pense qu’on peut vraiment faire changer les choses », a affirmé Marie-Claire Mayeres, une mère et une artiste militante qui en est à sa première expérience de mur de femmes, mais qui participe à de nombreuses manifestations environnementales.

Le mur était majoritairement composé de femmes, mais des enfants et des hommes de tout âge étaient aussi présents, venus appuyer la lutte.

« On est ici en appui à la Marche mondiale, en appui au mur d’aujourd’hui pour que les gouvernements dans le monde entier posent des gestes concrets pour pouvoir sortir de la dépendance aux hydrocarbures », a dénoncé le président du Comité de vigilance environnementale de l’Est de Montréal, Vincent Marchione.

Après une trentaine de minutes à rester immobile, le mur de femmes s’est décidé à avancer tranquillement jusqu’au bord de la rue Sherbrooke, avant de s’entasser dans les deux autobus jaunes et les voitures de covoiturage qui l’avait mené dans l’est de la ville. Tous se sont ensuite dirigés au centre-ville afin de rejoindre la Marche mondiale des femmes qui commençait à 13 h au métro Guy-Concordia.

« C’est une symbolique pour dire que nous les femmes on est souvent au-devant des luttes, mais on nous voit rarement. Les porte-parole sont généralement masculins, donc cette fois-ci on prend la parole », s’est exclamée une porte-parole de la MMF.

Le 8 mars symbolise la Journée internationale des femmes qui est célébrée chaque année par une grande marche dans plusieurs villes, dont celles du Québec.

 

Source: GaïaPresse

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