Des maisons de plus en plus polluées

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Par Mame Diarra Senghor

 

Illustration tirée du site ecohabitation.com

Votre havre de paix vous détruit-il à petit feu? Et si l'endroit où vous avez élu domicile vous rendait en fait malade? Contrairement à la croyance populaire, la pollution ne se limite pas à l'environnement extérieur. L'air respiré à la maison est aussi chargé de polluants nocifs à la santé. Il peut être jusqu'à huit fois plus pollué que l'air extérieur. Une statistique alarmante lorsqu'on considère le nombre d'heures passé chez soi.

Ces contaminants inodores et invisibles seraient la cause de crises d'asthme fréquentes, de maux de tête ou même de cancers. «Les risques sont encore plus accrus chez les enfants, les personnes âgées ou les personnes déjà malades», explique Camille Ouellette, chargée de projet pour Écohabitation. C'est dans l'objectif de sensibiliser la population que l'organisme a tenu son colloque annuel ce 25 avril.

Parmi les polluants domestiques, on retrouve la moisissure. Détectable à l'oeil nu par ses tâches noires laissées sur les murs, ce champignon microscopique se niche autour des baignoires, des fenêtres et provoque des symptômes s'apparentant au rhume. Particulièrement prospères dans les endroits humides et peu ventilés, ces contaminants s'attaquent à nos organes. Le radon, gaz émanant de la désintégration de l'uranium, est associé à 10% des décès par cancer du poumon au Québec (Santé et services sociaux Québec). Certains de ces polluants sont invités dans les maisons par les propriétaires eux mêmes. C'est le cas des gaz qui émanent de la peinture, des armoires, des bougies parfumées et des produits de nettoyage. Ces composés organiques volatils (COV) atteignent directement les bronches des asthmatiques et des allergiques. «Il y a beaucoup d'éléments chimiques et toxiques dans ces produits ménagers. Lorsqu'on lit la liste des composants et qu'on ne comprend pas les noms, il est préférable de ne pas utiliser le produit en question.    Il y a des alternatives plus propres dans leur composition comme les produits faits maison par exemple», ajoute la chargée de projet.

 

Des lois pour un environnement intérieur sain

 

Moins polémique que la pollution de l'air extérieur, la qualité de l'air respiré dans nos maisons n'est pas encore règlementée. «Il y a beaucoup de campagnes de sensibilisation et des recommandations, mais pas de lois. Le Québec accuse un petit retard dans ce domaine», analyse Camille Ouellet. En effet, en Californie par exemple,  un seuil maximum de composés organiques volatils (COV) a été fixé pour les fabricants de meubles et les composés retardateurs de flammes sont désormais bannis. Ces derniers sont utilisés pour contrer le risque d'incendie des matériaux synthétiques composants nos sofas, téléviseurs, ordinateurs… Mais avec le temps, ces composés s'échappent dans l'air respiré et ils seraient responsables de troubles de développement du système nerveux, selon une analyse menée par le Centre d'expertise en analyse environnementale du Québec. Toutefois, Camille Ouellette reste positive quant à une possible réglementation de l'environnement intérieur. «On peut noter que depuis quelques années déjà, le code du bâtiment exige que les nouvelles constructions soient équipées d'un échangeur d'air. Cela permet de baisser le taux d'humidité, et donc de polluants, dans ces constructions très étanches», se réjouit t-elle. 

 

Source: GaïaPresse

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