«Le Québec et l’Ontario doivent maintenant conclure une entente à long terme sur l’électricité» – Les groupes environnementaux en énergie

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ENvironnement JEUnesse, la Fédération québécoise du canot et du kayak, la Fondation Rivières, Nature Québec et le Regroupement pour la surveillance du nucléaire profitent du Sommet sur l’énergie et le climat, qui se tient à Québec aujourd'hui pour signifier leur appui à la signature d’une entente prochaine portant sur l’exportation d’électricité du Québec vers l’Ontario. En utilisant les surplus disponibles du Québec pour favoriser la sortie de l’Ontario du nucléaire, cette entente permettrait aux deux provinces d’améliorer leur bilan environnemental, tout en ayant des impacts économiques positifs. Les groupes saluent l'entrée de l'Ontario dans le marché du carbone avec le Québec et la Californie, annoncée hier. Cet accord pave la voie à de nouvelles collaborations prometteuses entre les deux plus grandes provinces du Canada, notamment la signature d'un contrat à long terme de vente d'électricité. Les cinq organismes environnementaux qui font cette demande sont reconnus comme intervenants à la Régie de l’énergie sous le nom de Regroupement des organismes environnementaux en énergie (ROEÉ).

« Une entente avec l’Ontario permettrait d’éviter la réfection de la vieille centrale nucléaire de Darlington », a déclaré Gordon Edwards, président du Regroupement pour la surveillance du nucléaire. En plus d’éviter les coûts engendrés par une telle réfection en Ontario et d’assurer à cette province une grande sécurité d’approvisionnement, la signature de l’accord éviterait au Québec de s’exposer aux risques causés par la présence de centrales nucléaires en Ontario, en toute cohérence avec la décision de fermer la centrale Gentilly 2, tout en dégageant des bénéfices pour Hydro-Québec et les consommateurs québécois. « Je vais d’ailleurs amener cette proposition novatrice, comme exemple de bonne pratique au Symposium mondial sur l’uranium qui commence aujourd'hui à Québec » (du 14 au 16 avril), a complété M. Edwards.

Pour être acceptable pour les membres du ROEÉ, « une telle entente se doit d’être conclue dans une perspective de conservation et de développement durable, et doit assurer une rentabilité socio-économique », a précisé Christian Simard, directeur général de Nature Québec. Plus précisément, le ROEÉ demande au gouvernement du Québec que la conclusion d’un tel accord soit limitée aux seuls surplus d'électricité (qui devraient atteindre plus de 30 térawattheures d'ici 2020) et n'engendre donc pas le harnachement de nouvelles rivières. Les deux gouvernements devront s'engager à ce que tout projet découlant de cette entente, notamment en ce qui a trait aux lignes de transport, évite les impacts néfastes sur les milieux naturels et fasse l'objet d'une évaluation rigoureuse et d'un examen public complet.

Le Regroupement d'organismes souhaite que la phase de négociation et de mise en oeuvre de cette entente serve d’occasion pour le Québec de mieux structurer son secteur énergétique en initiant une planification intégrée des ressources (PIR) touchant la production, le transport et la distribution.

De plus, pour conserver toute sa marge de manœuvre et générer de nouveaux surplus, les organismes demandent au gouvernement de mandater Hydro-Québec pour qu'elle réalise son plein potentiel d'efficacité énergétique en révisant significativement à la hausse les cibles actuelles. « Selon nous, ces cibles pourraient facilement être jusqu'à quatre fois plus élevées qu'actuellement et ce, à l'intérieur de paramètres techniques et économiques tout à fait réalistes », avance Jean-Pierre Finet, analyste pour le Regroupement.

Le ROEÉ se réjouit des opportunités qui seraient créées par la signature d'une entente Québec-Ontario sur l'électricité. Christian Simard, rappelle en terminant : « il est nécessaire d’inscrire dans tout accord un certain nombre d’écoconditionnalités que devront respecter les signataires, notamment au niveau du nucléaire pour l'Ontario et de l'adoption d'une nouvelle politique énergétique par le Québec. »

Le ROEÉ, fondé en 1997, participe activement aux consultations et audiences de la Régie de l’énergie, ou auprès d'autres forums pertinents, afin de défendre de manière efficace le point de vue des groupes et organismes à vocation environnementale dans le domaine énergétique. Les membres du ROEÉ font connaître au grand public les enjeux soulevés à la Régie en les commentant et en sensibilisant sur la question environnementale dans le domaine énergétique.

 

Source: Nature Québec

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