Malgré la victoire à Cacouna, le projet de TransCanada demeure menaçant pour le Saint-Laurent

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Photo de Guillaume Cattiaux – Flickr

L’entreprise TransCanada a officiellement annoncé aujourd’hui qu’elle abandonnait définitivement son projet de port pétrolier en plein cœur de la pouponnière des bélugas de l’estuaire du Saint-Laurent, à Cacouna. C’est une grande victoire, enfin confirmée, pour les bélugas. Nature Québec et ses partenaires estiment y avoir joué un rôle déterminant. Mais, si l’option Belledune est retenue, le projet de TransCanada demeure menaçant pour le climat et pour les écosystèmes de tout le bassin versant du Saint-Laurent et même de la Baie-des-Chaleurs. On se rappelle que les centaines de kilomètres de pipeline qui traverseront le Québec franchiront plus de 701 cours d’eau qui se déversent dans le Saint-Laurent.

Avec une nouvelle échéance en 2020, Nature Québec constate avec soulagement que l’entreprise reconnaît enfin que l’échéancier qu’elle proposait était irréaliste et incompatible avec un véritable examen public de son projet. Il faudra maintenant qu’elle dépose une nouvelle étude d’impacts complète et en français pour un examen par le BAPE et l’ONÉ.

Cette décision est le résultat des efforts soutenus de Nature Québec, des avocats du Centre québécois du droit de l’environnement, des actions unies du mouvement environnemental québécois dans son ensemble, et des milliers de citoyens qui se sont mobilisés, notamment à travers la pétition Sauvons nos bélugas qui a recueilli plus de 100 000 signatures à travers le monde. En mai 2014, l’entreprise s’apprêtait à entreprendre ses forages dans le Saint-Laurent sans avoir demandé les autorisations requises de la part du gouvernement du Québec. C’est la demande d’injonction déposée in extremis par Nature Québec et ses partenaires qui a contraint l’entreprise à arrêter ses travaux durant l’été, période cruciale pour les bélugas de l’estuaire du Saint-Laurent et leurs veaux. Puis, à l’automne, alors que le gouvernement du Québec autorisait les forages, le processus déficient suivi par le ministère de l’Environnement pour émettre ses autorisations a été révélé. Une injonction pour l’arrêt immédiat des travaux a été obtenue, ce qui sonnait déjà le glas du projet de port pétrolier à Cacouna.

« Le Saint-Laurent, c’est le cœur du Québec. Plus de 80 % de la population du Québec vit actuellement sur les rives du Saint-Laurent et de ses tributaires, et la moitié de cette population y puise son eau potable », rappelle Christian Simard, directeur général de Nature Québec.

« TransCanada a démontré qu’elle était prête à commettre un crime contre la biodiversité à Cacouna, je ne crois pas que la compagnie sera plus vigilante pour la nouvelle version du projet si nous ne restons pas sur nos gardes. Près de 200 espèces de poissons fréquentant le Saint-Laurent seront affectées par de probables déversements pétroliers ou par des changements à la température de leur habitat », poursuit-il. Ces changements étant la conséquence de l’exploitation et du transport des sables bitumineux.

Nature Québec invite toute la population à participer à la Marche Action Climat, le 11 avril prochain, à Québec. Il est important de transmettre un message clair à M. Couillard et aux premiers ministres des provinces qui se réuniront à Québec, le 14 avril prochain. « On ne peut à la fois prétendre lutter contre les changements climatiques et autoriser le développement et le transport du pétrole issu des sables bitumineux », de conclure Christian Simard.

 

Source: Nature Québec

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