PLAN NORD 2.0 : de bons objectifs de conservation dont il faut assurer la mise en oeuvre

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La SNAP Québec et Nature Québec accueillent favorablement les objectifs de conservation inclus dans la nouvelle mouture du Plan Nord, dévoilés ce matin à Montréal par le gouvernement du Québec. Ces objectifs permettraient au Québec d'atteindre les cibles internationales fixées à Nagoya dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique.

 

La conservation à l'ordre du jour

Présent à l'annonce en tant que membre de l'Assemblée des partenaires, le directeur général de la SNAP Québec, Patrick Nadeau, a tenu à souligner l'ampleur des objectifs de conservation reconduits dans le Plan Nord – soit la création de 20 % d'aires protégées d'ici 2020, ainsi que la préservation de 50 % du territoire nordique de l'activité industrielle : « nous saluons ces engagements et nous espérons qu’ils permettront de protéger les écosystèmes les plus sensibles et les plus remarquables de cet immense territoire, en collaboration avec les communautés concernées. À ce titre, la création de grandes aires protégées pour le caribou en forêt boréale doit être identifiée comme une priorité. » Nature Québec et la SNAP Québec saluent par ailleurs l'annonce faite aujourd’hui de la création officielle du parc Ulittaniujalik ainsi que celle, prochainement, d’une nouvelle aire protégée : la rivière Kovik au Nunavik.

 

Austérité et environnement ne font pas bon ménage

Changements climatiques, espèces en déclin, territoires à protéger : les défis environnementaux dans le Nord sont nombreux, et ceux-ci risquent de s'accentuer avec le boom industriel que souhaite susciter le Plan Nord. Pour Christian Simard, directeur général de Nature Québec, les fonds devront suivre les bonnes intentions : « Comment pourra-t-on assurer un développement exemplaire du Nord quand le budget du ministère de l'Environnement est réduit à 0,15 % du budget du Québec, le plus bas niveau de son histoire? L'industrie minière aura droit à 12 millions de dollars par année uniquement pour améliorer ses connaissances géologiques, mais qu’en est-il de la connaissance écologique? »

« Des investissements significatifs sont nécessaires pour planifier ce territoire et déterminer les secteurs à conserver. Présentement, on est loin du compte quand on constate que les équipes de rétablissement des espèces menacées sont suspendues depuis l'an dernier alors qu'elles avaient un budget de 10 000 dollars chacune », illustre Patrick Nadeau. Nature Québec et la SNAP Québec croient qu'un meilleur équilibre est possible –  il faudra pour cela que la Société du Plan Nord investisse dans l'acquisition de connaissances, la planification écologique du territoire, la surveillance des activités industrielles, l'évaluation environnementale, et l'adaptation aux changements climatiques.

 

Pour une gestion exemplaire

La relance du Plan Nord doit également être l'occasion de réviser les outils en place pour encadrer les activités industrielles : évaluations environnementales, certificats d’autorisation, etc. « Il est important de bonifier les outils existants et nous serons vigilants lors de la révision de la Loi sur la qualité de l’environnement.  Aussi, il est nécessaire de diversifier cette boîte à outils en définissant un cadre légal pour la planification écologique et l’évaluation environnementale stratégique. Cette dernière permettrait de mieux appréhender les enjeux liés à l’ouverture  de ce vaste territoire, aux impacts cumulatifs des projets, etc. », conclut Christian Simard.

 

Source: Nature Québec, SNAP Québec

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