Un environnement sain pour tous en deux ans

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Par Mame Diarra Senghor


 

La fondation David Suzuki souhaite offrir un beau cadeau au Canada pour ses 150 ans : le droit de vivre dans un environnement sain. Dans cet environnement idéal, l'eau serait potable, l'air respiré pur et la nourriture exemptée de produits chimiques. Au delà du bien être de la population, cette loi donnerait plus de pouvoir aux citoyens. Ils participeraient aux décisions gouvernementales liées à l'environnement.

C'est du moins ce que pense Karel Mayrant, directeur général pour le Québec de la fondation. «Cette loi aura des dispositions de contenus et de procédures. Les citoyens auront , par exemple accès à l'information environnementale . Aujourd'hui, il vous est difficile de savoir à quel point le lac à côté de chez vous est pollué», affirme t-il. Un autre pouvoir que cette loi conférerait aux canadiens est la possibilité de présenter des recours contre le gouvernement. «Ils auront le droit de se présenter devant un tribunal pour demander l'arrêt d'activités qui nuisent à leur environnement sain», explique Karel Mayrand. Enfin, une telle législation permettrait de garder l'environnement sain au centre des préoccupations lors d'élaboration de nouvelles lois. «En énonçant ce droit, on force le gouvernement à prendre ces mesures en compte. Cela évite également qu'en un seul projet de loi, on puisse effacer 30 ans de protection environnementale au Canada», ajoute  le directeur général.

 

Tirer la sonnette d'alarme

Une étude menée par le Conference Board du Canada, qui recense 17 pays et les classe ensuite selon une série d'indicateurs environnementaux, place le pays  à l'avant dernière place. Un rang qui reflète le manque d'amendements sur l'environnement dans la Charte canadienne des droits et libertés, selon la fondation. «En 2013, cent communautés au Canada, surtout autochtones, devaient encore bouillir l'eau avant de la consommer et ils n'ont pas vraiment accès à des recours pour changer cela», déplore Karel Mayrant. «Dans les pays qui ont adopté le droit de vivre dans un environnement sain, on remarque de meilleures régimes de réglementation pour la protection de l'environnement», ajoute t-il. Ces pays sont au nombre de 110 en 2015. On compte parmi eux l'Argentine, le Portugal, les Philippines ou encore l'Afrique du sud.

Plus de 70 000 canadiens et 36 gouvernements municipaux se sont déjà joints au mouvement Bleu Terre. Parmi eux,  quatre communautés au Québec dont Montréal et Westmount. Dès l'automne 2015, le mouvement citoyen espère obtenir l'adhésion de la majorité des provinces du pays, sans pour autant oublier les barrières qu'il leur reste à franchir. «Il faut un effort énorme pour changer la Constitution du Canada», constate Monsieur Mayrant. 

 

Source: GaïaPresse

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