Le G20 se préoccupe des systèmes alimentaires durables et de la réduction des pertes et du gaspillage alimentaires

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Photo de Sigurdas – Wikipedia commons

M. José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO, a applaudi aujourd'hui à l’engagement des ministres de l'agriculture du G20 de répondre aux besoins mondiaux en matière de sécurité alimentaire et de nutrition grâce à des systèmes alimentaires capables à la fois d’utiliser les ressources naturelles de manière plus efficace, de contribuer à la lutte contre les changements climatiques et d’être économiquement sains et socialement plus inclusifs.

S’adressant aux ministres de l’agriculture réunis à Istanbul, le chef de la FAO a également salué les initiatives spécifiques annoncées par le G20 pour réduire les pertes et le gaspillage alimentaires, notamment la nouvelle plate-forme visant à renforcer le partage des informations en vue de réduire les pertes et le gaspillage aussi bien dans les pays du G20 que dans les pays à faible revenu.


Un problème mondial majeur

Dans un communiqué adopté lors de la réunion, les ministres de l'agriculture du G20 ont noté «avec une grande préoccupation le volume significatif des pertes et du gaspillage de denrées alimentaires tout au long des chaînes de valeur alimentaires» décrivant cela comme «un problème mondial d'une importance économique, environnementale et sociétale majeure».
On estime qu'à l'échelle mondiale, le tiers des aliments produits pour la consommation humaine est perdu ou gaspillé, ce qui équivaut à environ 1,3 milliards de tonnes par an. La nourriture est perdue quand elle est renversée ou lorsqu'elle se gâte avant d'atteindre le stade final ou stade de détail, et elle est gaspillée quand elle n'est pas consommée car ou bien on la laisse se gâter ou bien elle est mise au rebut par les détaillants ou les consommateurs.


Des systèmes alimentaires durables et résilients

Les ministres de l'agriculture du G20 se sont engagés à répondre aux besoins de sécurité alimentaire et de nutrition d'une population mondiale qui devrait atteindre neuf milliards en 2050. La FAO estime que pour nourrir tout ce monde, l'approvisionnement alimentaire mondial doit augmenter de 60 pour cent.

Les ministres de l'agriculture du G20 ont évoqué la nécessité de systèmes alimentaires durables et résilients depuis le stade de la production jusquà celui de la consommation en passant par les stades de la transformation et de la distribution des produits alimentaires. De tels systèmes serviraient à étendre l'approvisionnement en denrées alimentaires et à créer des emplois dans les zones rurales, en particulier pour les agriculteurs familiaux à petite échelle, les femmes et les jeunes, ont-ils insisté.

Ils ont également noté que les systèmes alimentaires durables devraient contribuer notamment à la lutte contre les changements climatiques. «L'amélioration de la fertilité des sols, la capacité de rétention de l'eau et la restauration des terres dégradées sont autant d'éléments essentiels pour améliorer la productivité agricole et la sécurité alimentaire lors d'un changement climatique».


Transparence des marchés

En outre, les ministres de l'agriculture ont convenu de renforcer les activités du Système d'information sur les marchés agricoles (AMIS). Il s'agit d'une plate-forme inter-agences gérée par la FAO et établie par le G20 en 2011 pour améliorer la transparence des marchés alimentaires et encourager la coordination de l'action politique en réponse à l'incertitude sur les marchés.

«Sachant que l'AMIS a été une initiative particulièrement réussie, nous nous consacrons à une collaboration plus profonde et plus forte, toujours au sein de l'AMIS en vue d'améliorer sensiblement les données globales et la transparence des marchés grâce à la diffusion de données régulières, fiables, précises, opportunes et comparables», ont indiqué les ministres de l'agriculture.

 

Une nutrition adéquate, condition préalable au développement humain

Environ 800 millions de personnes dans le monde souffrent encore de la faim et la malnutrition reste répandue : quelque 2 milliards de personnes souffrent de carences en micronutriments tandis que l'obésité est en augmentation, en particulier dans les pays à revenu intermédiaire.

Estimant qu'une nutrition adéquate est une «condition préalable pour le développement humain, la productivité et la croissance» les ministres du G20 ont réaffirmé leur engagement en faveur de la Déclaration de Rome sur la nutrition adoptée lors de la deuxième Conférence internationale sur la nutrition (CIN2) qui avait été organisée par la FAO et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) en novembre dernier. Ils ont vivement encouragé les gouvernements et les autres parties prenantes à intégrer le Cadre d'action de la CIN2 dans leurs stratégies alimentaires et nutritionnelles nationales.

 

Des investissements responsables

Les membres du G20 (19 pays et l'Union européenne) ont un impact mondial sur la sécurité alimentaire et la nutrition à travers leurs pratiques commerciales, leurs politiques et leurs choix en matière d'investissements.

Les ministres de l'agriculture du G20 ont manifesté leur soutien aux pays et aux organisations internationales qui encouragent la mise en œuvre des «Directives volontaires sur la gouvernance responsable des régimes fonciers des terres, des pêches et des forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale» et des «Principes pour l'investissement responsable dans l'agriculture et les systèmes alimentaires».

 

Source: FAO

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