Seulement 11 % des québécois pensent avoir un «grand» ou «très grand» niveau de connaissance de la situation énergétique du Québec

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Les résultats de l’enquête auprès d’un échantillon de 1010 répondants représentatif de la population du Québec sur leur perception à l’égard des enjeux énergétiques au Québec et des changements climatiques, menée par le Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO) et par l’Institut de l’énergie Trottier de Polytechnique Montréal (IET), et dévoilés le 27 mai, montrent un besoin de mieux informer la population en leur donnant accès à  plus d’informations fiables, objectives et crédibles.

 

Un niveau de connaissance limité de la situation énergétique du Québec

Selon les résultats de l’enquête, seulement 11 % des Québécois pensent avoir un « grand » ou un « très grand » niveau de connaissance de la situation énergétique du Québec. Nombreux sont les répondants qui attribuent cette méconnaissance à, entre autres, la complexité de l’information disponible, ou encore, à une quantité d’information insuffisante. Il apparait que les sources d’information influencent le niveau de connaissance : les Québécois estimant avoir un haut niveau de connaissance sur le pétrole – ressource la mieux connue selon l’enquête – sont plus nombreux que les autres à consulter la presse (payante ou gratuite) ou les publications du gouvernement provincial.

 

Une définition des « énergies renouvelables » pas commune à tous

L’étude montre également que seulement 19 % des répondants savent que près de la moitié de l’énergie consommée au Québec provient de sources renouvelables. Il semble d’ailleurs que la définition d’«énergie renouvelable » ne soit pas commune à tous puisque 25 % des répondants ont identifié le nucléaire comme une source renouvelable. De plus, nombreux sont les répondants qui ont identifié le pétrole (17 %), le charbon (13 %) et le gaz naturel (27%) comme une ressource renouvelable.

 

Des sources d’informations qui influencent la perception des Québécois concernant le réchauffement climatique

Les Québécois sont 84 % à percevoir une augmentation des catastrophes naturelles à l’échelle planétaire et 75 % à attribuer cette augmentation au réchauffement climatique.

Questionnés sur les origines de ce phénomène, 69 % des répondants n’ont aucun doute que le réchauffement climatique est lié à l’activité humaine. Ceux qui s’informent auprès d’organisations ou d’associations spécialisées sont plus nombreux à considérer que le réchauffement climatique est une réalité  et qu’il n’y a aucun doute qu’il a été causé par les activités humaines (77 % vs 66 % de ceux qui ne consultent pas cette source d’information). Fait intéressant également, ceux qui s’informent via les réseaux sociaux (34 %) sont plus nombreux à être climato-sceptiques que ceux qui ne les utilisent pas (24 %).

 

Une préférence pour du pétrole canadien

Par ailleurs, les résultats de l’enquête semblent indiquer un souhait de réduire la dépendance à l’importation de pétrole (plus grande source d’énergie non renouvelable consommé au Québec). Dans un contexte oὺ le pétrole est difficilement remplaçable à court terme, 42 % des répondants privilégieraient l’exploration et – s’il en existe –  l’exploitation du pétrole du sous-sol québécois, devançant l’approvisionnement de l’Ouest (19 %) et de l’Est (14 %) du Canada. Toutefois, ce fait saillant doit être mis en perspective avec un résultat d’un précédent sondage effectué par le CIRANO (Baromètre CIRANO, 2013) montrant que 38 % des répondants privilégient le recours aux énergies renouvelables par rapport à l’exploitation d’éventuelles sources québécoises de pétrole.

Une préférence des Québécois pour le développement de filières énergétiques renouvelables mais… idéalement « pas dans ma cour »

Les résultats montrent que les répondants se sont majoritairement dits en faveur des projets liés à l’énergie renouvelable, de même qu’ils se sont dits contre la plupart des projets liés à l’énergie non renouvelable.

Toutefois, leur disposition à assumer les coûts de développement dans le domaine des énergies renouvelables est faible : seulement 12 % des Québécois accepteraient de débourser 50 $ de plus par mois sur leur facture d’électricité pour soutenir le développement de cette filière.

De plus, le sondage montre que les Québécois présentent une sensibilité au prix. Si le litre d’essence atteignait 2 $ de façon durable, ils adapteraient leurs habitudes afin de moins en consommer : par exemple, changer de voiture pour une qui consomme moins (38 %) ou une électrique (24 %), covoiturer (18 %), réduire les sorties (30 %) ou magasiner à proximité (27 %). De la même manière, une hausse du prix de l’électricité de 50 % pousserait 76 % des gens à  réduire leur consommation.

 

Une population qui estime avoir peu voire pas d’influence sur la situation énergétique du Québec

Bien que la population reconnaisse la nécessité d’un changement d’habitudes de consommation d’énergie, elle ne se perçoit pas comme actrice du changement. En effet, les Québécois estiment avoir peu (45 %) ou pas (15 %) d’influence sur la situation énergétique du Québec. Ils reconnaissent pourtant que leur comportement individuel influence moyennement (39 %) ou grandement (20 %) la consommation totale d’énergie au Québec.

Selon les chercheurs du CIRANO et de l’IET, le manque de connaissances approfondies et les nombreuses confusions autour des enjeux et ressources énergétiques au Québec sont révélateurs d’un besoin de mieux informer la population sur les enjeux énergétiques, avec des informations qui soient fiables, objectives et crédibles. C’est une condition essentielle à la qualité de la participation citoyenne aux débats sociaux sur les questions d’énergie. Diverses initiatives seront ainsi entamées au CIRANO et à l’IET afin de promouvoir la sensibilisation et la participation de la population en ce qui concerne les choix énergétiques du Québec.

 

Source: Polytechnique Montréal

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