Un colloque étudiant sous le signe de la diversité

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Par Simon Paradis-Lefebvre
Candidat à la maîtrise en sciences de l’environnement de l’UQAM

 

Crédit photo  Florence G. Ferraris

C’est dans le cadre de la deuxième journée de la Semaine Pierre-Dansereau en sciences de l’environnement qu’a eu lieu, pour la troisième année consécutive, le Colloque des étudiants(e)s en sciences de l'environnement à l'UQAM. L'événement avait cette fois pour thématique L'interdisciplinarité comme réponse aux problématiques environnementales contemporaines.

Alors que, la veille, la soirée documentaire en hommage à Pierre Dansereau avait permis de faire connaître la vie et les contributions de ce pionnier des sciences environnementales, la journée du colloque laissait maintenant place aux travaux de ses successeurs. Par la nature des sciences environnementales, mariée au génie des organisateur(trice)s de l'événement, le colloque a habilement mis de l'avant la diversité des problématiques du domaine, mais aussi des acteurs et des approches nécessaires à la fine compréhension des enjeux environnementaux. Mot du jour: diversité.

 

La diversité des acteurs

Les universités du Québec à Montréal, à Rimouski, en Abitibi-Témiscamingue et en Outaouais ont toutes été représentées lors de l'événement. Marina Favrim Gasparini, étudiante au doctorat en sociologie à l'Université fédérale de Santa Catarina au Brésil et membre du Centre de Recherche Transdisciplinaire sur l’Environnement et le Développement(NMD), a également profité de son séjour au Québec pour y présenter la mission du Centre: favoriser l'échange des savoirs en environnement entre les différents acteurs universitaires. Pierre Battelier, premier lauréat de la bourse Pierre-Dansereau, était aussi de passage pour présenter l'avancement de sa thèse récompensée: Le rôle de l’État au regard de l’acceptabilité sociale de grands projets de développement économique à fort impact socio-environnemental. De plus, deux conférenciers invités, Jean Baril (juriste spécialisé en droit d’accès à l’information environnementale) et Maryse Vermette (présidente et directrice générale d’Éco Entreprises Québec) sont venus échanger sur leur domaine professionnel respectif. Finalement, Paulo Freire Viera (UFSC, Brésil) et Mauricio Andres Ribiero (architecte et spécialiste de la gestion du territoire, Brésil), tous deux anciens collègues et amis de Pierre Dansereau ont saisi l'occasion pour se remémorer quelques souvenirs de l'homme et de son oeuvre.

 

La diversité des approches

Exposés oraux individuels, présentations d'affiches, table ronde, conférences, le tout orné des affiches informatives autoportantes produites à l’occasion du 100e anniversaire de naissance de Pierre Dansereau… Cette variété dans les méthodes de partage des connaissances, à l'image du décloisonnement du savoir prôné par Dansereau, a permis à la fois d'aborder la diversité des sujets de façon efficace, de donner la parole à davantage d'intervenants, et d'alléger la programmation. C'est dans cette même optique qu'a eu lieu la présentation de « Ma thèse Top Chrono », concours amusant où six doctorants sont invités à présenter leur thèse en moins de 180 secondes.

 

La diversité des problématiques

Le colloque de cette année a laissé place à plus d'une quinzaine de présentations d'étudiants portant sur les sujets de recherche de ces derniers. Rassemblés autour des sous-thématiques Durabilité, viabilité et mouvements de transition, Écosystèmes et services écosystémiques et Enjeux de société et projets liés à l’environnement, les exposés se sont succédé comme les maillons d'une chaîne multicolores. Ici, l'effet d'un polluant sur une espèce de moule; là, l'acceptabilité sociale des projets de la filière des hydrocarbures. Alors que ces contrastes permettaient de dynamiser la journée, le fil conducteur de l'interdisciplinarité comme réponse aux problématiques environnementales en assurait la cohérence.

Pour François Delwaide, étudiant à la maîtrise, « c'est aux étudiants et étudiantes de s'approprier l'interdisciplinarité… Lorsqu'on se fait enseigner quelque chose, ce sera forcément plus disciplinaire. Ça peut devenir interdisciplinaire avec des facteurs de communications efficaces… La force de la maîtrise c'est qu'elle favorise un lien entre les connaissances.»

Alors que les grands projets ont parfois les fonds pour monter une équipe d'experts multidisciplinaire, à la maîtrise, l'étudiant est seul devant sa problématique. Félix Paré, qui étudie le Mouvement des Initiatives de Transition, doit aborder au quotidien la politique, la sociologie, et les sciences naturelles. « Ça demande beaucoup d'humilité intellectuelle», explique-t-il.

C'est cette même humilité que mettait de l'avant Pierre Dansereau afin de décloisonner le savoir. Nicolas Milot, professeur associé de l'UQAM mais qu'étudiant à l'époque, se remémore lorsqu'il avait timidement posé sa première question à Dansereau. Ce dernier, inspiré par sa modestie caractéristique, lui répondit simplement: «Mais toi, qu'est-ce que tu en penses?»

Pour consulter la programmation de la Semaine Pierre-Dansereau en sciences de l’environnement : https ://pierredansereau.uqam.ca

 

Source: GaïaPresse

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