Bill McKibben, un discours tant répété

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À cette édition 2015 du Projet Écosphère, Montréal reçoit Bill McKibben, environnementaliste reconnu mondialement. C’est le 13 juin, à la TOHU, qu’il reprenait son laïus de Do the Math. Renforcée par la Soirée des sages, la tendance est à l’urgence et à l’action.

L’auteur de The End of Nature nous rappelle qu’il est actuellement trop tard pour enrayer l’augmentation de température causée par l’activité humaine. À preuve, la tendance est à ce que « la température de la Terre augmente de 4 à 5 degrés d’ici la fin de notre siècle » prétend Bill McKibben. Alors, il faut concentrer notre énergie à éviter que le phénomène du réchauffement climatique ne s’aggrave.

Pour se faire, Bill McKibben propose de ne plus attendre et d’agir. Parce que ce changement drastique subit par l’environnement sera doublé d’un changement aussi important à nos modes de vie. Selon l’auteur, « l’âge des carburants fossiles arrivent à sa fin, on ne sait seulement pas à quelle vitesse cela se fera, mais nous n’avons pas 50 ans ». Alors, l’action sert à assurer et sécuriser ce passage obligé en évitant de trop grands heurts à la Terre et afin de nous doter d’alternatives efficaces.

 

Trop de pétrole

Pour l’heure, les compagnies pétrolières possèdent en réserve de pétrole davantage que la masse critique que la planète pourrait absorber s’il était raffiné et brûlé. « Il faut que ces réserves demeurent sous terre » dit Bill McKibben en reprenant les adjonctions faites aux nations et entreprises par certaines grandes organisations internationales comme la Banque mondiale (BM) et le Fonds Monétaire International (FMI). Or, « c’est la force de cette industrie qui bloque toute possibilité de changement », reprend l’auteur.

 

Implication citoyenne impérative

Ainsi, plutôt que d’être à la remorque de ces acteurs de puissance, Bill McKibben et 350.org font appel aux citoyens pour mettre de la pression sur la sphère politique. De cesser d’être dans l’attente.

La conférence de Bill McKibben se prolongeant avec la Soirée des sages, la balle est saisie au bond. Les discussions tournent autour de cette nécessité d’action citoyenne. Annie Roy, de l’Action terroriste socialement acceptable (ATSA) parle de l’importance de « se construire un « non » au Québec » afin de se dire « et tout devient possible », adaptant le slogan des Forums sociaux mondiaux (FSM). Pour l’artiste Dominic Champagne, « les citoyens doivent maintenant s’impliquer », pas seulement les artistes et intellectuels. Laure Waridel, sociologue et écologiste, dit qu’il faut « passer de la parole aux actes » en prétextant qu’il faut aller plus loin que les discussions de la soirée. Finalement, Karel Mayrand, directeur général pour le Québec de la Fondation David Suzuki, affirme que « le temps n’est plus au compromis, le temps est au soulèvement ».

Au final, autant chez Bill McKibben que chez nos sages, une proposition ressort du lot, le désinvestissement.

 

Désinvestir

À la question posée aux conférenciers et à l’auditoire à savoir qui possède un régime enregistré d'épargne-retraite (REER), la majorité ont levé la main. Or, « il n’y a aucun fond mutuel au Canada qui ne soit pas dans le pétrole » dit Karel Mayrand. Laure Waridel, à qui l’on doit l’expression « acheter c’est voter », rajoute « qu’investir c’est voter ». Il faut sensibiliser la population à ce lien entre investissement et impact. Il y a quelque chose qui se cache derrière l’expression consacrée « faire de l’argent avec de l’argent ». Derrière, ce sont des « spéculations sur l’investissement dans la découverte d’énergie fossile » dit Bill McKibben. C’est donc un enjeu essentiel puisque cela favorise l’accroissement des réserves de pétrole.

Et la boucle est bouclée. 

 

Source: GaïaPresse

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