Des femmes lèvent un mur contre les pipelines

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Par Denise Proulx

 

Une centaine de femmes se sont données rendez-vous à Hudson pour ajouter leur voix aux opposants contre les pipelines et le pétrole issu des sables bitumineux, dans le cadre de la journée pancanadienne pour le climat, la justice et la transition énergétique. Photos de Denise Proulx.

S’il y avait bri sur un des oléoducs d’Enbridge ou de TransCanada Énergie Est, la prise d’eau de dizaines de municipalités de la rive-nord et de Laval seraient contaminées.

Alors qu’Oka se remémore le début de la crise d’Oka, il y a 25 ans et que les citoyens de Lac Mégantic commémorent le 2e anniversaire de leur tragédie, une centaine de femmes de tout âge s’élèvent contre les pipelines et les sables bitumineux.

Samedi, elles ont formé un mur face à la rivière Outaouais, au parc Jack-Layton à Hudson,  pour crier haut et fort qu’elles ne veulent pas que des pipelines transportent à travers le Québec le pétrole en provenance des sables bitumineux de l’Alberta.

« Ça fait quatre ans et demi que je suis ce dossier et je suis plus inquiète que jamais », raconte Patricia Domingos, ex-mairesse de Sainte-Justine-de-Newton et toujours active contre les pipelines. La politicienne n’est pas rassurée par les études hydrostatiques pratiquées par Enbridge sur des tronçons du pipeline 9B, constatant que les travaux de réparations des fissures ont nécessité plus de temps que prévu.

Rappelons qu’une étude menée pour le compte de la CMM par la firme Savaria Experts Environnement démontre que s’il y avait déversement dans l’une des rivières traversées par un pipeline qui longe la rive-nord, ce sont 26 prises d’eau municipales qui seraient menacées après 12 heures d’écoulement.

« Les tests ne suffisent pas. La rivière Outaouais et  la rivière des Mille-Iles approvisionnent des milliers de citoyens en eau potable. Une contamination prendra des proportions catastrophiques », ajoute-t-elle.

Des groupes écologistes, l’Assemblée nationale, la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), la Commission scolaire de Laval et plusieurs villes de la Rive-nord réclament aussi plus que des tests hydrostatiques.

Pour sa part, la militante mohawk Ellen Gabriel interpelle tous les Québécois pour qu’ils s’unissent aux Premières Nations du pays pour protéger les cours d’eau.

«  Nous ne réalisons pas suffisamment que les tomates, le maïs, le café que nous aimons sont des aliments qui ont besoin d’eau. Il faut nous unir, travailler ensemble pour vivre dans un mode durable.».

L’activité des femmes a été suivie par une traversée d’une centaine de canots, kayak et rabaska entre Hudson et Oka, dans le cadre de la journée pancanadienne pour le Climat, la Justice et la Transition où des groupes militants ont tenu des manifestations de Vancouver à Frédéricton. Dimanche, Toronto accueille la grande marche nationale pour le climat.

 

Source: Denise Proulx

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