Les positions des partis politiques fédéraux sur les enjeux climatiques

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Dans le cadre d’un panel organisé par l’Institut Eddec (Institut de l’environnement, du développement durable et de l’économie circulaire)  de l’Université de Montréal, des représentants des partis politiques fédéraux, présentement en campagne électorale, nous ont présenté leurs positions, plans et recommandations  touchant les enjeux climatiques, et ce, à la veille de la Conférence de Paris COP-21 qui se déroulera en décembre prochain. Il faut retenir que le Parti conservateur a décliné cette invitation.

A cet égard, quatre (4) experts sélectionnés par l’Institut ont soumis des questions aux candidats qui portaient sur la santé publique, l’économie, la tarification du carbone et les engagements internationaux.

 

Des lignes directrices menant à des engagements

À la suite de la présentation des candidats par Laure Waridel, animatrice de l’activité, les candidats ont exposé leur positions respectives et leurs considérations diverses sur les enjeux environnementaux actuels. Il est ici pertinent de dégager les lignes directrices qui doivent conduire à leurs divers engagements.

Pour le Parti vert, J.C.Lauzon nous expose que l’état actuel des choses nous impose d’envisager sans réserve un projet de décarbonisation  complète pour la planète. La volonté d’agir rapidement et de façon résolue demeure la voie à suivre. La contribution à la pièce et mitigée ne fait qu’accroître la problématique des gaz à effet de serre. Il faut donc s’engager maintenant et viser des objectifs ambitieux. D’ailleurs, la transition nous sera largement profitable en mettant de l’avant les énergies renouvelables et en réduisant notre dépendance aux hydrocarbures.

Pour le Nouveau parti démocratique, Hans Marotte nos rappelle que ces enjeux sont marqués par des impacts importants sur la santé publique et, qu’à ce titre, une loi-cadre fédérale sur le développement durable soit  adoptée d’urgence. A cet effet, la contribution

des scientifiques est déterminante pour mieux comprendre ces enjeux et cibler les solutions appropriées.

Pour le Parti libéral, Stéphane Dion nous propose que la direction à prendre pour l’obtention de résultats probants et immédiats demeure une stratégie d’appui du gouvernement fédéral aux politiques et initiatives provinciales.                                                                                         Il ne faut pas répéter et redoubler les efforts déjà consentis. De même, il faut planifier avec elles la réalisation d’un large programme d’infrastructures portant, entre autres, sur le transport collectif.

Pour le Bloc québécois et Vincent François, il nous faut envisager une autre façon de faire, soit de miser sur l’électrification des transports, compte tenu de nos ressources importantes en hydroélectricité. Une telle orientation permettrait au Canada et au Québec de sortir définitivement du pétrole d’ici  2050.  

 

Des questions pour mieux saisir la volonté d’agir des partis

Les experts invités, à savoir le Dr François Reeves et les Professeurs Normand Mousseau  et Erick Lachapelle de l’Université de Montréal ainsi que le Prof Pierre-Olivier Pineau des H.E.C. Montréal, ont par la suite relancé les représentants des partis avec des questions portant sur des enjeux importants.

Sur la question de la santé publique, l’exposé du Dr Reeves fait part d’une urgence médicale liée à la pollution atmosphérique (20 000 décès par an y sont attribués au Canada, coût de 9 milliards). Il faut sensibiliser la population et les élus.  Les réactions des candidats furent :

Lauzon du Parti vert : Les médias nous informent peu.

Dion du parti libéral : L’expertise est nécessaire.

Marotte du N.P.D : Le rôle des scientifiques est  déterminant à cet égard.

François du Bloc québécois : Les scientifiques doivent travailler sans contrainte et nous informer.

 

Sur la question des modes de transport, le Prof Pineau considère qu’il faut vraiment décourager l’utilisation de l’automobile afin de réduire les gaz à effet de serre. Selon lui, il faut imposer des contraintes aux utilisateurs  et tarifer le carbone.

 

Les candidats portent leur choix de solutions sur le développement du transport collectif à la faveur d’un investissement massif des infrastructures. Il y a là des opportunités économiques disent-ils. Ils ne retiennent nullement la nécessité de recourir à des incitatifs pénalisant  l’usage personnel de l’automobile. Ils s’entendent toutefois pour mettre en œuvre des mesures économiques (taxes, permis d’émissions de carbone) sans en préciser la teneur.

 

Sur  la question des objectifs à atteindre à la Conférence de Paris -COP-21, le Prof Mousseau fait valoir qu’il faut viser haut et fort et que les partis semblent plutôt timides et imprécis à cet effet.

 

Les candidats considèrent, et il y a là  une convergence, que le Parti conservateur est disqualifié et que leurs partis respectifs verront à établir des objectifs élevés dans le cadre des négociations de la Conférence de Paris Les gouvernements provinciaux doivent être cependant parties prenantes de cet accord. Seul le N.P.D. divulgue ses intentions, à

savoir l’atteinte d’une réduction de 34% des gaz à effet de serre sur la base de 1990.

 

Ce débat nous révèle que les partis fédéraux d’opposition sont préoccupés par les enjeux climatiques mais que leurs partis respectifs n’ont pas, à ce jour, fixé de plan stratégique et d’objectifs précis accompagnés de moyens financiers pour les réaliser. A ce titre, ils se doivent de faire leurs devoirs pour convaincre la population, avant le 19 octobre, qu’ils seront conséquents avec ce qu’ils avancent. L’intention d’intervenir est là mais le parcours pour réussir demeure flou.

 

Source: GaïaPresse

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