L’Alberta dévoile sa stratégie d’action climatique

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La stratégie de l’Alberta pour se débarrasser progressivement des centrales au charbon, accélérer le virage vers les énergies renouvelables, fixer un prix à l’émission de GES et plafonner les émissions issues des sables bitumineux est certes ambitieuse, mais elle démontre aussi clairement que les provinces – et même celles dont l’économie repose traditionnellement sur les hydrocarbures – peuvent prendre les choses en main et s’attaquer résolument aux changements climatiques.

 

La stratégie annoncée hier prévoit la mise hors service progressive des centrales électriques au charbon d’ici 2030, une hausse de l’ordre de 30 pour cent d’ici 2030des énergies renouvelables dans le panier énergétique de la province, un plafond de 100 mégatonnes aux émissions issues de l’exploitation des sables bitumineux et un prix de 30 $ la tonne sur les émissions de GES d’ici 2018. Selon la Fondation David Suzuki, il s’agit là d’une véritable révolution de l’approche de l’Alberta en matière d’action climatique.

 

« Voilà un nouvel exemple du leadership qu’assument les provinces et les villes canadiennes dans le domaine de la lutte contre les changements climatiques, ce qui ne les empêche pas, bien au contraire, de poursuivre la diversification et la croissance de leur économie », a déclaré Ian Bruce, expert en science et politique climatique de la Fondation David Suzuki.

 

Les produits du programme de tarification du carbone seront réinvestis dans les technologies propres et l’innovation, le transport collectif, les infrastructures vertes, un fonds pour les Premières Nations et un programme d’aide pour les ménages à faible revenu. « Cette stratégie élaborée de l’Alberta marque le début d’une nouvelle ère, le retour du Canada aux devants de la scène en matière climatique, a ajouté Ian Bruce. Le virage vers une économie fondée sur les énergies propres est déjà commencé, et ce sont les villes et les provinces qui montrent la voie à suivre. Il ne reste plus au fédéral qu’à présenter sa propre stratégie pour donner un formidable élan à ce mouvement, poursuit-il. Il y a encore certainement beaucoup à faire et d’améliorations à apporter, mais l’engagement de nouveaux joueurs est un précieux apport à la recherche de solutions à la crise climatique, et dresse la table en vue de l’adoption progressive de cibles plus ambitieuses encore, au vu de notre objectif d’une économie reposant entièrement sur les énergies renouvelables d’ici 2050. Les centrales au charbon de l’Alberta rejettent dans l’air pratiquement autant de GES que l’industrie des sables bitumineux. Les mesures essentielles que sont la mise hors service progressive de ces usines extrêmement polluantes et le virage vers des sources d’énergie à taux d’émission zéro auront donc un double impact – nous réduirons nos émissions et vivrons en meilleure santé », conclut l’expert qui se prépare à partir pour Paris.

 

La Saskatchewan, de son côté, a annoncé son engagement à produire 50 pour cent de son énergie à partir de sources renouvelables d’ici 2030, et l’Ontario a publié le détail de son régime imminent de plafonnement et d’échange. À une semaine du coup d’envoi de la Conférence des Nations unies sur le climat à Paris, nos décideurs envoient des quatre coins du pays un message on ne peut plus clair : le temps est venu pour le Canada d’accélérer le virage vers une économie propre.

 

Les représentants à Paris du gouvernement fédéral entendront certainement le vibrant appel à l’action climatique que leur envoient les provinces et territoires, ainsi que les citoyens du pays entier. Un sondage réalisé récemment par l’Environics Institute for Survey Research indique qu’une majorité croissante de citoyennes et citoyens du Canada veulent que le gouvernement fédéral soit partie prenante à un accord international bien concret de réduction des émissions de GES.

 

« Lorsqu’il s’agit d’enjeux aussi importants que le sont les changements climatiques, les décideurs ne peuvent ignorer la volonté de la population », dit Karel Mayrand, directeur pour le Québec de la Fondation David Suzuki. « La conférence de Paris offre au Canada une occasion sans précédent d’affirmer son leadership en adoptant les politiques rigoureuses déjà en place à divers endroits au pays, et en proposant une stratégie concertée de lutte contre les changements climatiques qui permettra au Canada de respecter ses engagements envers la communauté internationale, et d’atteindre les cibles fixées. »

 

Source: Fondation David Suzuki

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