La lutte aux changements climatiques mène à la résistance citoyenne, selon Manon Massé, députée de Québec Solidaire

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Par Denis Plante

Dans le cadre d’une entrevue précédant son départ pour la Conférence sur les changements climatiques de Paris (COP 21), la députée de Québec solidaire, Manon Massé, a témoigné de son parcours personnel et de sa vision politique de cette rencontre internationale. De façon très volontaire et résolue, elle entend défendre la cause citoyenne lors de cette conférence et, par la suite, au Québec et à l’Assemblée nationale.

La cause environnementale : un parcours personnel et d’engagement citoyen

L’intérêt et la sensibilité aux questions environnementales et de développement durable se sont développés très tôt chez Manon Massé. Dès son jeune âge et membre d’une famille à revenu fort modeste, elle a connu ce que représente l’utilisation optimale des maigres ressources de sa famille (réemploi, recyclage) et de la fabrication maison (potager, savon). Une école de consommation durable et mesurée.

Plus tard, dans l’action du mouvement féministe et fort active dans la Marche mondiale des femmes contre la pauvreté en 1995, il a acquise cette conscience que les conditions de la femme sont étroitement liées, de par leur position sociale, à la consommation durable, aux conditions de travail dans les modes de production et au développement des connaissances et, donc, de la prise de décision éclairée (empowerment). L’écoféminisme se veut une volonté de changement du cours des choses.                            

Un projet de société : la solution durable

La députée de Québec solidaire considère que la lutte pour la protection de l’environnement et la promotion du développement durable ne peuvent être dissociées d’un projet de société, à savoir la volonté de créer une société marquée par l’utilisation rationnelle des ressources et la répartition de la richesse au profit de tous. En somme, il faut viser à faire converger les considérations environnementales, sociales et économiques afin de satisfaire les besoins et le bien-être des citoyens et s’inscrire en faux, à défaut d’une décroissance, contre la production à outrance et l’enrichissement d’une minorité.

Pour Manon Massé, ce projet de société se caractérise, selon elle, par des politiques fiscales équitables (écofiscalité), l’intégration de mesures de développement durable aux modes de production de biens et services (incitatifs comme le crédit carbone, réglementation) et des conditions d’emploi favorisant la mise à profit du savoir et l’expertise des citoyens. Dans les faits, elle met de l’avant un projet politique prenant  appui sur la volonté collective des pays et de leurs gouvernements. De là, la nécessité de se fixer des objectifs clairs et atteignables pour la réduction des gaz à effet de serre, soit une cible de réduction de 37,5% d’ici 2020. Selon elle, il y a une grande urgence à agir et de façon résolue.    

La société civile peut changer le cours des choses

De par sa participation à la Conférence de Paris sur les changements climatiques, la députée considère que le point de vue des citoyens doit être entendu. Pour elle, les délégations de la société civile québécoise se doivent d’être actives, revendicatrices et constructives. En quelque sorte, un coup de pied dirigé dans la bonne direction.

Les grandes messes que sont les conférences et les négociations laborieuses sur les changements  climatiques qui s’ensuivent doivent tenir compte des besoins citoyens à court et moyen terme. À ce titre, il faut adopter et mettre en œuvre rapidement des mesures de conservation, de prévention et d’adaptation en tenant compte des conditions et de l’historique des pays en développement et émergents. La création d’un Fonds vert dit mondial, disposant de 100 milliards$ par an et de façon récurrente, demeure essentiel. D’autre part, les politiques de contraintes et la révision périodique des cibles fixées demeurent les clés pour s’assurer que les objectifs convenus seront atteints.

Finalement, pour Manon Massé, la résistance s’impose face à la production sans cesse soutenue et à la consommation démesurée. Il faut clamer : ça suffit et on change le cours de choses afin de respecter l’humanité et protéger notre vie planétaire.

 

Denis Plante

Gaïa Presse

 

 

 

 

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