Budget fédéral, la fin de l’obscurantisme n’est pas un gage de succès climatique selon l’AQLPA

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L’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) salue la fin de l’obscurantisme fédéral en matière de lutte contre la pollution atmosphérique et les changements climatiques marquée par le premier budget de Bill Morneau et Justin Trudeau. Le budget 2016-2017 du gouvernement Trudeau marque en effet un changement de cap remarquable dans la politique fédérale que l’AQLPA ne peut qu’applaudir.

 

Parmi les points importants du budget en ces matières :

·         L’investissement de 3,4 milliards de dollars en trois ans afin d’améliorer et rénover les réseaux de transport en commun.

·         L’investissement de 2,65 milliards d’ici 2020 pour aider les pays les plus pauvres « à atténuer les effets néfastes des changements climatiques et à s’y adapter », mesure qui honore les engagements internationaux du Canada aux conférences sur le climat de Copenhague et Paris.

·         L’ajout de 2 milliards de dollars sur 2 ans, mais à compter de 2017-2018, pour soutenir « les mesures provinciales et territoriales qui visent à réduire de façon concrète des émissions de gaz à effet de serre et qui s’ajoutent aux plans actuels ».

·         345 millions de dollars sur 5 ans pour lutter contre la pollution de l’air.

·         516 millions sur 10 ans pour les projets liés à l’adaptation et à la résilience des infrastructures aux changements climatiques.

Le budget prévoit aussi 62,5 millions de dollars sur 2 ans pour soutenir la transition vers les carburants à faibles émissions dans les transports. Cette somme apparait faible compte tenu des besoins, d’autant qu’elle inclut les postes de ravitaillement en gaz naturel et en hydrogène en plus des infrastructures de recharge électrique.

L’AQLPA doit rappeler ici que seul l’usage du gaz naturel d’origine biogénique, le biométhane, a un impact climatique relativement neutre, que le méthane d’origine fossile a un impact climatique fortement sous-estimé, tandis que l’impact de l’hydrogène dépend du procédé et de la source d’énergie utilisée pour le produire, à l’instar de l’électricité. 

« Ces investissements et ces mesures sont un bon départ, dit Alain Brunel, directeur climat énergie de l’AQLPA. Mais s’il veut réussir son pari de réduire les gaz à effet de serre et les polluants à la hauteur requise par la science, le gouvernement doit s’attaquer aux causes premières, à savoir stopper la croissance de la production des combustibles fossiles. Selon la science, la majeure partie des réserves fossiles mondiales doit rester dans le sol si nous voulons éviter le chaos climatique et socio-économique dans les prochaines décennies. »

«  Le gouvernement Trudeau ne pourra réaliser la quadrature du cercle. Il veut maintenir les subventions au secteur pétrolier et gazier canadien jusqu’en 2025 et soutenir la croissance des exportations pétrolières canadiennes tout en réduisant les gaz à effet de serre. C'est totalement incompatible. On doit agir de façon courageuse et responsable et imposer le virage aux énergies renouvelables maintenant », conclut André Bélisle, président de l’AQLPA.

 

Source : AQLPA

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