Le WWF-Canada juge irresponsable le changement de position du gouvernement du Nunavut à propos des aires de mise bas du caribou

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Le WWF est déçu de la décision du gouvernement du Nunavut de soutenir le développement minier à l’intérieur des aires de mise bas et des trajectoires migratoires principales du caribou. Les caribous sont extrêmement sensibles à tout ce qui se passe lorsqu’ils se retrouvent dans les aires de mises bas, c’est pourquoi le WWF-Canada soutient l’appel au moratoire sur l’exploration minière ou à tout développement au cœur de ces zones.

David Miller, président et chef de la direction du WWF-Canada, affirme : « Le changement de position du gouvernement du Nunavut concernant les aires de mise bas du caribou ne tient pas compte de la chute importante des troupeaux de caribous. Toutes les précautions doivent être prises pour protéger les populations subsistantes. Nous sommes conscients du besoin pour les communautés nordiques d’opportunités économiques, mais elles ne doivent pas se faire au détriment de la nature. »  

Paul Crowley, vice-président du programme Arctique du WWF, confirme : « Les preuves scientifiques et le savoir local traditionnel nous démontre que même une petite perturbation peut soit empêcher les mères de mener à terme leurs grossesses, causer l’abandon des petits ou diminuer le temps accordé à les alimenter, menant à un affaiblissement des caribous. Nous continuons d’épauler les organisations régionales des ressources fauniques qui représente les organisations de chasseurs et trappeurs de Nunavut et qui demande un moratoire sur l’exploration minière ou le développement dans les aires de mise bas. »

Les populations de caribous toundriques du Canada sont en déclin. Le troupeau de Bluenose-Est a diminué de presque 80 % dans les 12 dernières années et ne compte plus que 40 000 individus. Alors qu’une partie de ce déclin peut être attribué au cycle naturel des populations et aux changements climatiques, le développement industriel dans la région a aussi le potentiel de causer la perte d’habitat et de perturber le caribou durant les moments cruciaux de leur vie. Jusqu’à présent, la position adoptée par le gouvernement du Nunavut était celle d’une interdiction formelle pour toute activité industrielle dans les aires de mise bas et les corridors de migration, avec des restrictions saisonnières dans les aires d’élevage. Ils espèrent maintenant protéger ces milieux vitaux en employant des mesures de protection mobiles non éprouvées. Cette décision va à l’encontre des conseils prodigués de la part, entre autres, des trois conseils régionaux de gestion des ressources fauniques qui représentent toutes les organisations de chasseurs et trappeurs du Nunavut, la Qikiqtani Inuit Association et les conseils de gestion du caribou, tels que le conseil de gestion des caribous de Beverly et de Kaminuriak, pour qui la demande de pleine protection des aires de mise bas du caribou se fonde à la fois sur le savoir traditionnel et scientifique. 

La protection mobile n’est pas un outil éprouvé pour protéger l’habitat critique du caribou. Il n’y a aucune évidence qui démontre son efficacité. Expérimenter ce type de protection incertaine alors que les troupeaux de caribous toundriques du Nunavut sont en plein déclin est imprudent. 
Le WWF appui la désignation des aires de mise bas et d’élevage du caribou, les corridors migratoires et lieux de ravitaillement en eau douce en tant qu’aires protégées, indépendamment du potentiel minier de ces régions. Le caribou ne se soucie pas de savoir si l’aire de mise bas est riche en minéraux ou pas. Le WWF ne s’oppose pas au développement minier responsable dans d’autres secteurs, mais croit que l’importance écologique et culturelle pour le Nunavut mérite une protection, particulièrement à la lumière de la diminution considérable du nombre de caribous dans le Nord. Le plan d’aménagement du territoire du Nunavut représente une opportunité cruciale d’aider à la sauvegarde de plusieurs troupeaux de caribou toundriques du Nord et de permettre une croissance des grands troupeaux à des niveaux qui peuvent supporter une chasse durable et peut-être un jour le retour aux niveaux d’autrefois.

 

Source : WWF-Canada

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