Climat : La ministre de l’Environnement entre deux chaises

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Par Mizaël Bilodeau

 

« On devra décarboniser notre économie et répondre à nos engagements internationaux, mais ça devra se faire sur le long terme», a dit la ministre fédérale de l’Environnement et de la lutte aux Changements Climatiques Catherine McKenna qui était à Montréal, le 20 mars dernier,  pour un discours devant le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM).

Bien qu’elle ait réitéré l’engagement de son gouvernement pour une économie plus verte, elle évite toutefois de s’immiscer dans le débat qui existe au Québec sur le projet d’oléoduc d’Energie Est. « J’apprécie les grands débats et on a déjà annoncé des mesures pour s’assurer que le public puisse s’exprimer mais je ne vais pas faire la promotion d’un projet ou d’un autre », a-t-elle ajouté.

Une politique aux objectifs divergents

«On ne peut pas tout faire au même moment, mais c’est certain que notre gouvernement va arrêter les subventions  à l’industrie pétrolière », a-t-elle répondu, sans préciser quand elles seront supprimées. La ministre de l’Environnement prend en exemple le dernier budget fédéral qui est un engagement évident de son gouvernement pour une croissance durable et plus verte. Les Libéraux ont promis d’investir plus d’un milliard de dollars sur quatre ans dans les technologies propres et 130 millions sur cinq ans pour le développement du volet recherche de ce secteur.

Les émissions de l’aviation civile : une attention particulière s’impose

Les émissions de gaz à a effets de serre provenant de l’aviation civile n’ont pas été abordées à la Conférence de Paris (COP21) La Ministre McKenna croit néanmoins que ce secteur devra faire l’objet de plus d’efforts au cours des prochaines années. L’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI), dont le siège social est à Montréal, planifie pour septembre prochain une rencontre qui portera sur les émissions de son secteur qui correspondent à environ 4% du carbone rejeté dans l’atmosphère. « C’est un sujet très important et le premier Ministre a convenu avec son homologue américain qu’on ferait tout pour signer un accord ambitieux afin de réduire ces émissions », a dit la Ministre.

Le prix du carbone : une avenue prometteuse

« Le prix sur le carbone est certainement une partie de la solution. C’est la manière la plus efficace si le prix est assez élevé. Ça va prendre un peu de temps, mais je veux voir un prix sur le carbone dans chaque juridiction» a clarifié la Ministre, lors de la période de questions. À cette fin, quatre groupes de travail devront produire des recommandations d’ici les six prochains mois,  tel qu’annoncé à la suite de la rencontre de Vancouver, au début du mois de mars, des premiers ministres des provinces. « C’est une conversation qu’on va avoir et on veut que tous les Canadiens puissent avoir leur mot à dire », a-t-elle ajouté en terminant. 

 

Mizaël Bilodeau pour GaïaPresse

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