Entrevue : Le Jour de la Terre est utile dans le temps et les gens en redemandent !

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Par Mizaël Bilodeau

GaïaPresse

 

L’organisation responsable de l’événement a abandonné la contestation pour se tourner vers les actions plus concrètes.

Gaïa Presse a joint hier matin le directeur du Jour de la Terre. Pierre Lussier se trouvait à Paris où il prépare le 22 avril français en partenariat avec la course de Formule E (des voitures électriques seront en compétition dans les rues du vieux Paris à des vitesses de 200km/h).

Lorsque l’on interroge les québécois sur le Jour de la Terre, les gens l’associent généralement à une grande manifestation, celle de 2012, qui avait réuni 250 000 personnes sur les pourtours du Mont-Royal. Le printemps érable alimentait à cette époque le ras-le-bol québécois. Une marche similaire, mais moins populaire s’est répété en 2013, mais aucune depuis ce temps. Pierre Lussier est à la tête de la célébration écologique depuis de nombreuses années. Voici ce qu’il avait à dire sur l’événement de 2016.

Est-ce qu’il y aura une marche dans les rues de Montréal?

Non, pas cette année. Les mobilisations dans le cadre du Jour de la Terre ont toujours été selon l’humeur du temps et supporter par l’ensemble des organisations environnementales, mais c’était devenu le festival du bizarre, du tout et du n’importe quoi. Nous ne souhaitions pas que ça perde son sens. En 2013, on s’était dit que c’était la dernière [manifestation]à laquelle nous allions participer, à moins que l’on construise du jour au lendemain des usines au charbon. Trouver une cause pour laquelle marcher, ce n’est pas ce que l’on souhaite. Le Jour de la Terre, ce n’est pas la journée du chialage.

Qu’est qui fait la particularité du Jour de la Terre de cette année?

« [Aujourd’hui] il y a la plantation protocolaire qui va marquer l’appui de la Ville de Montréal au projet de planter 375 000 arbres pour le 375e. On en est à près de 100 000  dans l’ensemble de la région métropolitaine, de St-Jérôme à Granby. On est assez sûr de se rendre à ce nombre en 2017.

Comment fait le Jour de la Terre à Montréal pour se renouveler?

« C’est plus dans la façon dont on existe qui est particulière. Elle est très différente des autres Jour de la Terre dans le monde. Notre organisation travaille avec des grands partenaires privés et on fait des activités directes. Le meilleur exemple, c’est chez le marchand IGA qu’on a accompagné dans sa démarche de réduction d’impact sur l’environnement. En contrepartie, on fait vivre notre mission et nos projets. Ce sont deux initiatives. Nous offrons un service d’accompagnement et nous organisons le Jour de la Terre. Cette formule-là permet de garder l'événement utile.

Comment est le Jour de la Terre se rend-il utile?

 Nous avons distribué plus de 55 000 barils d’eau de pluie et on s’est mis à vendre à prix réduit des composteurs. Les gens en redemandent. Tout ça rend le Jour de la Terre québécois différents des autres. On est utile dans le temps et ça augmente notre pertinence. Le Jour de la Terre tente d’amener ce modèle en France maintenant.

Quelle action environnementale suggérez-vous aux gens pour le 22 avril?

La plus facile à faire c’est de planter des arbres,  faire le ménage du printemps et sortir nos batteries et nos appareils électroniques et aller les porter aux points de recyclage. Les gestes les plus petits, ce sont ceux qui vont mettre les gens en action.

Il faut se rappeler que le Jour de la Terre est né aux États-Unis dans en 1970, alors que des foyers de contestations contre la guerre du Vietnam s’allumaient dans de nombreux états et qu’une préoccupation grandissante pour la protection de l’environnement se répandait dans la population à la suite du déversement de pétrole sur les côtes de la Californie.

 

Source : GaïaPresse

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