Plan d’action pour le caribou forestier : des gestes immédiats sont annoncés pour sortir de l’impasse

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« Le gouvernement du Québec agit aujourd’hui sur le dossier sensible du caribou forestier en publiant un plan d’action. Les enjeux environnementaux et socio-économiques associés au rétablissement du caribou sont importants. Nous considérons qu’il était temps de prendre des mesures pour le rétablissement de cette espèce », mentionne Christian Simard, directeur général de Nature Québec, suite à l’annonce gouvernementale faite par le ministre titulaire des Forêts, de la Faune et des Parcs, M. Laurent Lessard, en présence de ses collègues de l’Environnement et des Affaires autochtones Messieurs David Heurtel et Geoffrey Kelley.

La création imminente de grandes aires protégées

Nature Québec se réjouit qu’à court terme le gouvernement entend créer de grandes aires protégées dans la vallée de la Broadback, le secteur des Montagnes Blanches, et sur la Côte-Nord. Ce sont des éléments clés pour le rétablissement du caribou forestier. « Depuis 2006, nous avons identifié le secteur des Montagnes Blanches comme un secteur névralgique pour le rétablissement du caribou forestier et près de 200 000 personnes ont appuyé ce projet d’aire protégée. Nous sommes heureux de constater que le gouvernement s’engage à protéger prioritairement ce territoire et à y créer une grande aire protégée. Cela permettra également de respecter l’engagement gouvernemental de créer au moins une aire protégée de plus de 10 000 km2 », mentionne Mélanie Desrochers, co-responsable de la commission Aires protégées de Nature Québec. 

« Rappelons que plusieurs communautés autochtones ont proposé des aires protégées dans ces secteurs et nous invitons le gouvernement à travailler avec ces communautés pour la protection de ces territoires. Nous espérons également collaborer avec le gouvernement pour la création de ces aires protégées », poursuit-elle.

Une annonce qui soulève quelques questions

« Même si le plan d’action constitue une avancée pour le rétablissement de l’espèce, plusieurs éléments soulèvent des questions. Tout d’abord ce plan d’action ne comporte aucun calendrier de réalisation. Il est pourtant urgent que ces actions soient posées et nous espérons que le gouvernement agira avec diligence dans ce dossier qui a déjà trop traîné. Nous serons vigilants sur ce point », dit Mélanie Desrochers.

« La crédibilité de ce plan d’action se jugera aussi dans sa mise en œuvre. Ainsi, lorsqu’il est question de mettre en place une « planification forestière adaptée », nous espérons qu’elle sera basée sur la science et sur la notion de seuil de perturbation. Il est en effet admis qu’il ne faut pas dépasser 35 % de taux de perturbation dans l’habitat du caribou forestier pour que les probabilités de survie du caribou soient bonnes », affirme Louis Bélanger, responsable de la commission Forêt de Nature Québec.

La révision de la limite nordique

« Le gouvernement prévoit également redéfinir le tracé de la limite nordique des forêts attribuables en fonction des recommandations issues du rapport du comité scientifique, paru en 2014. Nature Québec est satisfait de cette décision, d’autant plus que notre organisme est à l’origine de ce concept. Cette mesure assure que l’on n’exploitera pas les forêts dans lesquelles les conditions climatiques rigoureuses et écologiques ne permettent pas un aménagement forestier durable », poursuit Louis Bélanger.

Atténuer l’impact du plan d’action sur les travailleurs forestiers

Il était honnête de la part du gouvernement du Québec d’admettre vis à vis de la population et des travailleurs forestiers que la mise en œuvre du nouveau régime forestier, qui passe notamment par le maintien du caribou forestier, implique une diminution des niveaux de récolte. Il convient d’atténuer ces impacts sur les travailleurs. « Nature Québec appuie la démarche que le gouvernement propose et est d’avis que la mise en place des mesures de protection pour le caribou forestier doit s’accompagner de mesures d’atténuation (attribution des volumes non-récoltés, etc.), d’une stratégie de production de bois et d’une réflexion plus large sur la diversification de l’industrie forestière. Cela fait partie de nos propositions et nous souhaitons collaborer avec le gouvernement et toutes les parties concernées pour trouver des solutions durables », affirme Louis Bélanger.

Une concertation nécessaire pour le rétablissement du caribou forestier

Le gouvernement prévoit également élaborer une stratégie à long terme pour l’aménagement de l’habitat du caribou forestier. « Cette mesure est incontournable. Pour élaborer cette stratégie, toutes les parties intéressées doivent être présentes y compris le mouvement environnemental, curieusement absent du communiqué officiel. Nous considérons d’ailleurs que l’équipe de rétablissement, sur laquelle Nature Québec siège, est toute désignée pour travailler sur cette stratégie», conclut Christian Simard.

 

Source : Nature Québec

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