Rosemont-La Petite-Patrie modernise sa réglementation pour faciliter l’économie collaborative

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L'arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie modifiera sa réglementation afin de permettre et d'encadrer la location de stationnements, d'espaces d'entreposage et de terrains cultivables entre particuliers.

« Cette démarche s'inscrit dans notre volonté d'être les leaders sur les questions d'économie collaborative et d'innovation », a déclaré le conseiller du district de Marie-Victorin, Guillaume Lavoie, responsable de ce dossier pour l'Arrondissement. Le fait d'avoir été capable de transformer cette vision en un règlement concret témoigne de l'aspect pragmatique de cet engagement.»

La réglementation actuelle classe la location d'espaces privés avec les activités commerciale, créant un conflit avec la définition stricte de l'usage « habitation propre » des quartiers résidentiels. Cette même limite existait avec les zones industrielles et institutionnelles (ex : stationnements d'églises). La modification réglementaire permettra et encadrera les usages complémentaires lorsqu'un citoyen obtient une contrepartie pour l'usage de son espace privé à des fins de stationnement (entrée en façade), d'entreposage (garage, remise, partie d'un sous-sol) ou d'agriculture urbaine (partie de la cour arrière). 

« Cette mesure s'inscrit parfaitement dans le cadre de nos actions pour favoriser le développement durable et l'innovation, a précisé le maire, François William Croteau. Nous nous sommes résolument engagés à favoriser les initiatives innovantes issues de l'économie collaborative, à commencer par moderniser une règlementation qui demeurait flou sur le sujet ». L'Arrondissement veut aussi préserver la quiétude des quartiers et l'intégrité des milieux de vie, en limitant par exemple la location de stationnements à ceux directement accessibles par la rue.

Favoriser l'accès au stationnement dans les zones les plus sensibles

L'accès au stationnement constitue un enjeu de taille à travers la ville, compte tenu de la raréfaction des espaces disponibles et la pression accrue sur ces derniers. Cette nouvelle réglementation vise donc à optimiser les espaces existants plutôt que d'en construire d'autres qui risquent d'être sous-utilisés à leur tour.

« L'économie collaborative permettra de soulager la pression dans les secteurs très achalandés, comme l'hôpital Maisonneuve-Rosemont et l'Institut de cardiologie de Montréal, explique le conseiller Lavoie. Des centaines de milliers de personnes s'y rendent chaque année, alors que le stationnement y est difficile et l'accès au transport collectif inadéquat. Or, on y trouve, à proximité, des centaines d'entrées en façade libres de jour que les résidants des environs pourraient rendre disponibles », explique Guillaume Lavoie.

L'émergence de ce type de pratique viendra également encourager l'utilisation de stationnements à grande surface hors des heures d'affaires, comme ceux des épiceries et des centres commerciaux. L'utilité d'une telle mesure en période de déneigement, par exemple, démontre concrètement tout le potentiel de contribution à l'amélioration du quotidien des citoyens. 

« En permettant de louer ces places, l'Arrondissement pourrait récupérer des espaces sur rue au profit des trottoirs ou des pistes cyclables, explique pour sa part le responsable des transports au Conseil régional de l'environnement de Montréal, Félix Gravel. Les stationnements sont très nombreux sur le territoire mais rarement accessibles à tous. La démarche de l'Arrondissement tend vers une optimisation de nos ressources par un meilleur partage de l'espace. »

Ouvrir de nouveaux espaces à l'agriculture urbaine

L'agriculture urbaine bénéficiera également de cette nouvelle réglementation. La popularité des jardins communautaires combinée au nombre de terrains publics disponibles gonfle indûment les listes d'attente. Or, la nouvelle approche favorise la mise en contact de citoyens intéressés à louer leur espace de terrain privé à d'autres citoyens intéressés à les cultiver.

« La SODER est très fière de voir l'arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie ouvrir la voie à l'économie collaborative et particulièrement par l'entremise de l'agriculture urbaine où, à partir de maintenant, les citoyens pourront louer leurs espaces de terrain à des fins de culture », a déclaré le directeur général de la Société de développement environnemental de Rosemont-La Petite-Patrie, Frédéric Bourrely.

L'Arrondissement veut également permettre aux citoyens le désirant de louer leurs espaces d'entreposage disponibles (remise, garage, sous-sol). Tout comme pour les espaces de stationnement et de terrains cultivables, un encadrement spécifique balisera la pratique afin de garantir la quiétude du voisinage et l'intégrité des milieux de vie, notamment en excluant des activités liées à une entreprise commerciale et en limitant la taille de la superficie autorisée.

Une mesure visant directement l'innovation et l'éclosion de « start-ups » montréalaises

Les règlements imprécis représentent un frein à l'innovation et nuisent aux investissements, particulièrement en ce qui concerne les pratiques d'économie collaborative, déplore Guillaume Lavoie. « Les investisseurs et les utilisateurs ont besoin de certitudes sur l'environnement réglementaire dans lequel ils opèrent. Ils ont horreur du flou, parce que c'est un risque potentiel. En clarifiant et en modernisant nos règles, nous favorisons la création et l'essor de « start-ups » locales souhaitant se lancer dans ce grand marché tout en jouant un rôle de catalyseur dans l'adoption de ces pratiques par la population en général. »

« Les pratiques de consommation collaborative sont en pleine expansion, a mentionné pour sa part le directeur de l'Observatoire ESG UQAM de la consommation responsable, Fabien Durif. Pour 82% de nos citoyens, l'usage d'un produit est plus important que de le posséder.  Il est donc intéressant de voir un arrondissement de la Ville de Montréal prendre les devants et modifier sa règlementation afin de permettre le développement de ces pratiques. »

 

Source : CNW Telbec

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