Oléoduc Énergie Est – Québec doit imposer ses règles à TransCanada, et non le contraire

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Le chef de l'opposition officielle, Sylvain Gaudreault, ainsi que le député de Terrebonne et porte‑parole du Parti Québécois en matière de développement durable, d'environnement et de lutte contre les changements climatiques, Mathieu Traversy, ont exigé du gouvernement la tenue d'un vrai BAPE évaluant les émissions globales de GES et les retombées économiques du projet Énergie Est.

« Hier, nous avons proposé une motion pour exiger qu'une justification énergétique et économique du projet Énergie Est soit soumise au BAPE, et le gouvernement l'a rejetée. Pourtant, en réponse à un recours civil qui demandait le respect de la loi, le gouvernement libéral s'était enfin décidé à annoncer la tenue d'un BAPE complet. Or, un BAPE complet devrait mesurer les émissions globales de GES et se pencher sur les retombées économiques, ce qui n'est pas le cas actuellement. On dirait que le gouvernement fait tout pour ne pas savoir et, pire, pour que la population ne puisse pas savoir. Pourquoi refuse-t-il de tenir un vrai BAPE et de lui donner le mandat d'évaluer les retombées économiques du projet Énergie Est? », a demandé Sylvain Gaudreault.

Pour illustrer ses propos, le chef de l'opposition officielle a parlé du court délai de 6 semaines (42 jours) accordé à TransCanada pour élaborer son étude d'impact. Règle générale, en moyenne, ce délai est de 31 semaines (220 jours). D'ailleurs, la compagnie a déjà déclaré que « l'échéancier raisonnable et réaliste » pour cette étape serait de 9 mois (270 jours). « Est-ce que David Heurtel tente de favoriser indûment TransCanada? Une étude d'impact bâclée réduira la portée, la rigueur et la transparence de l'évaluation environnementale. Pour entendre tous les groupes et les citoyens concernés, le délai doit être allongé. C'est une question de respect minimal envers les Québécois », a-t-il poursuivi.

Par ailleurs, le Parti Québécois questionne les arrangements intervenus entre le gouvernement du Québec, l'ONÉ et TransCanada. L'entente conclue le 22 avril 2016 entre le ministre de l'Environnement et TransCanada favorise indûment la pétrolière en s'ajustant au calendrier de l'ONÉ dévoilé peu après, le 26 avril 2016. « Qu'a-t-il été convenu derrière des portes closes entre Québec, TransCanada et l'ONÉ pour accélérer le projet de la pétrolière? Les Québécois ont le droit de savoir si le gouvernement libéral a choisi de favoriser les intérêts particuliers de TransCanada au détriment de l'intérêt public. Le ministre David Heurtel doit rendre publics tous les documents relatifs aux détails de cette entente, qu'ils proviennent du ministère de l'Environnement, de TransCanada ou de l'ONÉ », a ajouté Mathieu Traversy.

Le député de Terrebonne insiste : qu'elle le veuille ou non, TransCanada a besoin de l'approbation du Québec pour construire son oléoduc Énergie Est sur le territoire du Québec. « C'est non négociable. La Loi sur la qualité de l'environnement est très claire : nul ne peut entreprendre la construction d'un oléoduc sans suivre la procédure québécoise d'évaluation et d'examen des impacts sur l'environnement et obtenir un certificat d'autorisation du gouvernement. David Heurtel est devenu maître dans l'art du double discours : il suggère que son gouvernement a le dernier mot, mais refuse d'appuyer notre motion qui veut l'affirmer. Lorsqu'il ne respecte pas la loi, ce sont les groupes environnementaux qui le forcent à s'y conformer. Nous resterons vigilants : le gouvernement libéral devra faire preuve de fermeté face aux pressions du reste du Canada et de TransCanada lorsque viendra le temps de prendre une décision sur Énergie Est », a-t-il conclu.

   

 

Source : Gouvernement du Québec

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