Plusieurs espèces sont sur le point de disparaître au Canada

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Selon une récente évaluation, plusieurs espèces du Canada continuent à connaître un déclin. Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) s'est réuni la semaine dernière pour évaluer le statut de conservation de 26 espèces canadiennes. Dix nouvelles espèces ont été ajoutées à une liste croissante de 739 espèces; seules quelques-unes montrent des signes d'amélioration depuis la dernière décennie. 

« La mauvaise condition des espèces que nous avons étudiées au cours de cette réunion est malheureusement assez caractéristique de ce que nous constatons année après année », déclare Eric Taylor (Ph.D.), président du Comité et professeur de zoologie à l'Université de la Colombie-Britannique.

À titre d'organisme de consultation scientifique indépendant ayant un mandat en vertu de la Loi sur les espèces en péril du gouvernement fédéral, le COSEPAC joue un rôle essentiel dans le suivi de l'état de la biodiversité du Canada. En passant des orchidées aux baleines, le Comité surveille la situation de la conservation des plantes, des animaux et d'autres organismes du Canada.

Lors de la réunion, le COSEPAC a étudié de nombreux cas complexes d'espèces menacées d'extinction. Le saumon rouge du lac Sakinaw en est un exemple. Cette population, qui ne se trouve que dans le lac Sakinaw, en Colombie-Britannique, lequel se jette dans le détroit de Georgia, comptait régulièrement environ 4 500 individus au cours de la période de 1960 à 1990. Toutefois, en 2009, aucun individu n'a pu être observé dans le lac. Des problèmes dans les habitats marins et le lac semblent avoir mené à la disparition complète des poissons reproducteurs à l'état sauvage de cette population du saumon rouge. 

Il y a cependant encore de l'espoir pour cette espèce gravement en péril. Selon Alan Sinclair, coprésident du sous-comité des poissons marins du COSEPAC : « Un programme d'écloserie de Pêches et Océans Canada a utilisé des poissons originant du lac Sakinaw pour repeupler le lac. Cela pourrait conduire au rétablissement de la population, étant donné que le frai de poissons d'écloserie a été observé dans le lac Sakinaw. Nous saurons dans quelques années si cet effort de rétablissement aura été fructueux. »

L'hespérie Persius de l'Est, qui fait partie d'un groupe de papillons dépendant des fleurs de lupin comme plantes hôtes, lesquelles sont en diminution, est un autre exemple d'espèce présentant des déclins préoccupants. Malgré des recherches intensives effectuées par des passionnés de papillons et des efforts de restauration de l'habitat, l'hespérie n'a pas été observée dans son aire de répartition du sud de l'Ontario depuis 1987. « À l'heure actuelle, il y a une mince chance que ce papillon soit encore présent au Canada », explique Jennifer Heron, coprésidente du sous-comité des arthropodes, « et il semble de plus en plus probable que cette espèce connaisse bientôt le même sort que le bleu mélissa et le lutin givré, d'autres papillons n'existant plus au Canada tel que conclu par le COSEPAC en 2010. »

Presque toute la population canadienne sait ce qu'est une coccinelle, mais peu de gens savent qu'il en existe 161 espèces au Canada, dont neuf qui sont non indigènes. Ces coccinelles envahissantes se sont solidement établies et remplacent lentement les espèces indigènes. Par exemple, la coccinelle à neuf points a déjà été l'une de nos coccinelles indigènes les plus communes et les plus largement réparties. Néanmoins, elle a été évaluée par le COSEPAC comme étant « en voie de disparition » en raison des impacts majeurs de la compétition et de la prédation. 

Les évaluations de situation comme celles effectuées à Kelowna la semaine dernière reposent sur l'expertise, l'expérience et la collaboration de multiples spécialistes et citoyens. Tel que mentionné par Thomas Jung, un biologiste du Gouvernement du Yukon et membre du COSEPAC, « Surveiller la situation d'un si grand nombre de plantes, d'animaux et autres organismes exige des recherches soigneuses et tenaces ainsi qu'une collecte de données pendant de nombreuses années. Pour ces biologistes, c'est un travail accompli avec passion. »

 

Source : CNW Telbec

Image : Registre public des espèces en péril 

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