Le Conseil du statut de la femme demande une enquête indépendante sur le racisme systémique envers les Premières Nations

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Crédit photo : Obert Madondo

Crédit photo : Obert Madondo

Le Conseil du statut de la femme estime que le gouvernement a la responsabilité de ramener la paix sociale et qu’il doit mettre sur pied de toute urgence une commission d’enquête indépendante, à la fois sur les relations entre les Premières Nations et les forces policières et sur les causes systémiques de la violence faite aux femmes autochtones.

Le Conseil du statut de la femme réagit à la décision du Directeur des poursuites criminelles et pénales de ne pas porter d’accusation contre les policiers visés par des allégations d’agressions sexuelles envers des femmes autochtones à Val d’Or. « Nous prenons acte de la décision du DPCP mais nous sommes extrêmement déçues pour les victimes. Leur courageuse prise de parole permet de rendre visibles la violence et le racisme systémique dont elles sont victimes. Nous sommes solidaires avec elles : nous les croyons », a déclaré la présidente du Conseil, Mme Eva Ottawa.

Le Conseil rappelle l’importance de soutenir les filles et les femmes victimes de violence et d’agressions sexuelles, particulièrement au sein des populations autochtones. « Des ressources adaptées à la réalité des femmes autochtones sont indispensables et celles-ci doivent être suffisamment financées pour être en mesure de répondre à toutes les demandes d’aide. Les femmes qui désirent dénoncer leur agresseur ont besoin d’être accompagnées, tout comme celles qui entament un processus de guérison », a ajouté la présidente.

Le Conseil déplore qu’aucune mesure de la Stratégie gouvernementale pour prévenir et contrer les violences sexuelles 2016-2021, lancée récemment, ne vise les femmes autochtones alors que leur situation est particulièrement alarmante. Faut-il rappeler que plus des trois quarts des jeunes filles autochtones âgées de moins de 18 ans ont été victimes d’agression sexuelle ? Plutôt que d’inclure des actions spécifiques aux femmes autochtones dans la Stratégie, le gouvernement a préféré préconiser une intervention distincte afin qu’elle soit mieux adaptée à leur réalité, sans pour autant prévoir de mesures transitoires. En attendant l’aboutissement des divers travaux qui mèneront à de nouvelles actions spécifiques aux Premières Nations, le Conseil se questionne sur l’accompagnement et le soutien offert aux femmes autochtones notamment quant aux dénonciations. « Les femmes ont peur et nous ne pouvons les laisser tomber », conclut la présidente.

 

Source : Conseil du Statut de la Femme

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