Office National de l’Énergie : Trois nominations au comité d’experts font sursauter groupes environnementaux et citoyens

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Trois des cinq nominations au comité d’experts chargé de revoir la structure, la gouvernance, le rôle et le mandat de l’Office national de l’énergie  font sursauter groupes environnementaux et citoyens. Ils se disent étonnés et préoccupés par leur grande proximité avec l’industrie pétrolière et pipelinière et s’interrogent sur leur indépendance.

Ils font référence particulièrement à la co-présidente Hélène Lauzon, présidente du Conseil patronal de l’environnement du Québec (CPEQ) qui regroupe des entreprises telles que TransCanada pipelines, Valero, Enbridge, Junex, ou encore Gaz Métro; à l’autre co-président, Gary Merasty, directeur de Canada West Foundation qui promeut l’exploitation des énergies fossiles ainsi que leurs infrastructures de transport;  et  à Brenda Kenny qui était jusqu’à très récemment présidente de l’Association canadienne des pipelines d’énergie (ACPE).  Ces nominations sèment des doutes quant à la capacité du comité d’experts  de réformer objectivement l’ONÉ en visant strictement l’intérêt public et non la promotion de l’industrie.

Les groupes rappellent qu’actuellement l’ONÉ souffre d’un très grand manque de crédibilité à la suite des  différents scandales qui l’ont entaché ces dernières semaines dans le cadre de l’étude du projet Énergie Est. Un sondage, paru plus tôt cette semaine, démontre que 73 % des Québécois n’ont plus confiance en cet organisme et que 89 % demandent une réforme complète des processus d’évaluation environnementale fédérale avant de reprendre à zéro l’étude des projets pipeliniers en cours, soit Kinder Morgan et Énergie Est. Ce n’est certainement pas en confiant ce mandat à des gens ayant affiché un parti pris positif envers ces projets que le gouvernement rétablira la crédibilité de cette institution.

Les groupes estiment qu’il est urgent de sortir les évaluations environnementales des projets énergétiques de l’Office national de l’énergie (ONÉ) qui ne peut être à la fois juge et partie dans ces dossiers. La population réclame un processus totalement indépendant. C’est pourquoi le gouvernement canadien devrait retirer  la responsabilité de l’évaluation environnementale des projets énergétiques à l’ONÉ et la confier à l’Agence canadienne de l’évaluation environnementale (ACEE). Cela devra se faire au terme d’une réforme en profondeur des processus d’examen qui font présentement l’objet de larges consultations.

 

Source : Nature Québec

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