Les retards du Québec en conservation sous la lunette d’observateurs internationaux

0

640px-kangerlussuaq_a_sissimiut_2_inukshuk_cairn_groenland_2009_expedition_acarre

Alors que Québec accueillait début décembre les représentants des pays membres de l’Arctic Circle pour un grand forum international sur le développement durable des régions nordiques, la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) et Nature Québec ont initié la constitution d’un vaste réseau d’observateurs nationaux et internationaux du Plan Nord. Par le fait, les deux organisations ont voulu inciter le  gouvernement du Québec à respecter  ses engagements en matière de protection du Nord québécois en posant des gestes concrets.

Des besoins urgents, des progrès trop lents

Malgré les ambitieux engagements pris par le gouvernement du Québec en matière de conservation nordique lors de l’annonce de son Plan Nord, les résultats concrets sur le terrain se font attendre. En effet, en 2011, Québec s’est engagé à la création d’aires protégées sur 20% du territoire du Plan Nord d’ici 2020. Cinq ans plus tard, les aires protégées au nord du 49e parallèle ont progressé de seulement 1,2% et stagnent à 11%.

Pourtant, les menaces qui pèsent sur le patrimoine naturel et culturel du Nord du Québec s’accumulent et s’aggravent. Par exemple, les populations de caribous au Québec sont de plus en plus mal en point, notamment dans la Fosse du Labrador, une région fortement convoitée pour son potentiel minier. Le COSEPAC vient de désigner le caribou des Monts Torngat en voie de disparition et complètera au printemps l’évaluation de la population migratrice de l’Est. Celle-ci inclut la célèbre harde de la rivière George, dont la population a connu un déclin de 99% au cours des 25 dernières années. Le caribou forestier, emblème de la forêt boréale, est quant à lui inscrit sur la liste des espèces en péril avec un statut d’espèce menacée.

« Le Nord québécois est l’un des derniers milieux à faible empreinte écologique de la planète. Il abrite de nombreuses espèces fragiles et fournit un habitat pour la nidification de 300 à 500 millions d’oiseaux », indique Sophie Gallais, chargée de projet à Nature Québec. « Avec l’accélération des changements climatiques dans les régions nordiques, il devient urgent de mettre en place un garde-fou aux activités industrielles dans certaines zones critiques ».

Une feuille de route pour le gouvernement du Québec

Jusqu’à présent, le gouvernement a prêté peu d’attention aux avertissements concernant les menaces sérieuses qui pèsent sur le patrimoine naturel et culturel du Nord du Québec. Nature Québec et la SNAP Québec espèrent profiter des regards tournés sur le Québec lors du Forum de l’Arctic Circle pour faire entendre leur voix.  « Nous invitons Québec à adopter rapidement des mesures de conservation intérimaires telles qu’une protection administrative des territoires déjà identifiés pour leur valeur écologique et culturelle », déclare Alice de Swarte, coordonnatrice en conservation et analyse politique à la SNAP Québec.  «  En prenant des actions concrètes de protection du territoire, Québec tracerait le chemin vers l’atteinte de ses engagements internationaux en matière de biodiversité et vers les conditions gagnantes d’un déploiement harmonieux du volet économique du Plan Nord ».

À moyen terme, Nature Québec et la SNAP Québec recommandent au gouvernement d’adopter une approche de planification régionale qui permettrait de travailler de concert avec l’ensemble des Premières Nations concernées, les Inuit ainsi que les communautés locales et de prendre en compte 100 % des enjeux sur un territoire donné. Un tel exercice d’intégration des variables écologiques et des préoccupations sociales et culturelles apparaît particulièrement prioritaire pour la région de la Fosse du Labrador.

Un vaste réseau d’Observateurs du Plan Nord

La SNAP Québec et Nature Québec profitent également du Forum de l’Arctic Circle pour inaugurer un réseau d’ « Observateurs du Plan Nord ». Le modèle de développement du Nord québécois proposé avec le Plan Nord, et dont la pierre d’assise est la protection de 50 % du territoire, a rapidement obtenu l’acclamation publique et internationale. Force est de constater qu’au-delà des paroles, les pôles environnement et société du développement durable ont été négligés. Nous invitons les personnes qui habitent ou fréquentent le territoire du Plan Nord à devenir les yeux du réseau d’observateurs. Nous invitons également les acteurs internationaux à devenir la voix du réseau et à questionner les actions du gouvernement du Québec. Enfin, nous convions les citoyens à rester à l’écoute des préoccupations soulevées par ces observateurs locaux et internationaux et à relayer l’information. C’est une mission à remplir en toute transparence sur les réseaux sociaux avec le nom de code et mot-clic #ObservateurDuPlanNord.

Consultez notre feuille de route pour le gouvernement du Québec

Pour en savoir plus: http://bit.ly/ObservateurDuPlanNord

Source  : SNAP Québec

Partager.

Répondre