Journée internationale des femmes : un monde du travail toujours inégalitaire

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Alors que la voix des femmes s’élève dans le monde entier, la Journée internationale des femmes est célébrée le 8 mars mondialement avec de nombreuses initiatives d’une incroyable diversité visant à honorer les exploits, les opportunités et le potentiel des femmes et à réfléchir au thème de cette année : « Les femmes dans un monde du travail en évolution : Planète 50-50 d’ici 2030 ».

Les avancées technologiques, la mobilité de la main-d’œuvre, l’économie verte et la mondialisation sont autant de sources d’opportunités uniques pour les femmes, à condition qu’elles aient accès à l’éducation et à la formation nécessaires. En effet, un nombre sans cesse croissant de femmes sont réduites à travailler pour l’économie non structurée et doivent se contenter d’emplois mal payés et n’offrant aucune protection sociale. Les femmes et les filles continuent d’assumer l’énorme fardeau du travail domestique non rémunéré. Elles sont encore confrontées à de nombreux autres obstacles (inégalité salariale, absence de congés de maternité payés et impossibilité d’aménager les modalités de travail) qui entravent leur participation et leur contribution à l’économie mondiale.

Les statistiques sont déconcertantes : à l’heure actuelle, seulement environ 50 % des femmes en âge de travailler sont représentées dans la main-d’œuvre mondiale, contre 76 % des hommes. Les femmes accomplissent 2,5 fois plus de travail non rémunéré que les hommes. À l’échelle mondiale, l’écart de rémunération entre les sexes est de 23 %.

Un monde du travail différent

Dans son message à l’occasion de cette Journée, Phumzile Mlambo-Ngcuka, Directrice exécutive d’ONU Femmes, déclare : « Nous voulons bâtir un monde du travail différent pour les femmes. En grandissant, les filles doivent être exposées à un large éventail de carrières et être encouragées à faire des choix qui les mènent à des emplois dans les secteurs de l’industrie, de l’art, de la fonction publique, de l’agriculture moderne et des sciences, au-delà des services ménagers et d’aide à la personne traditionnels. Dans les industries où les femmes sont déjà surreprésentées et mal payées, sans protection sociale ou presque, nous devons faire en sorte qu’elles accommodent mieux les femmes. Un bon exemple serait un secteur de l’aide à la personne à l’économie robuste qui réponde aux besoins des femmes et les emploie ; des conditions de travail équitables pour le travail rémunéré et non rémunéré des femmes ; et un soutien aux femmes entrepreneuses, en leur facilitant notamment l’accès aux financements et aux marchés. »

De nombreuses manifestations vont être organisées dans le monde entier et notamment à New York où cette Journée sera l’occasion d’un événement spécial au siège des Nations Unies où se réuniront des militantes et militants, des célébrités, des leaders du monde des affaires, de hauts fonctionnaires des Nations Unies et des États membres. António Guterres célébrera pour la première fois en tant que Secrétaire général de l’ONU la Journée internationale des femmes et sera accompagné de Peter Thomson, président de la 71e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, de Lana Nusseibeh, présidente du Conseil d’administration d’ONU Femmes, de Phumzile Mlambo-Ngcuka, Directrice exécutive d’ONU Femmes, de Casar Jacobson, militante en faveur des personnes en situation de handicap et défenseuse de la jeunesse, de l’auteur-compositeur Jayna Brown et d’Anne Hathaway, actrice américaine plusieurs fois récompensée et ambassadrice de bonne volonté d’ONU Femmes.

Ce sera la première apparition en public d’Anne Hathaway en sa qualité d’ambassadrice de bonne volonté d’ONU Femmes et l’occasion pour elle de tenir un discours dans lequel elle abordera entre autres les services de soins non rémunérés et les congés parentaux payés. Une table ronde réunissant des intervenantes et intervenants prestigieux de gouvernements, de l’ONU, ainsi que des militants et des représentants du secteur privé sera ensuite organisée [programme en anglais] avec pour modératrice la présentatrice d’ABC News, Sade Baderinwa.

L’art pour l’égalité des sexes

En cette Journée internationale des femmes, et en partenariat avec la Ville de New York et l’emblématique Lincoln Centre, ONU Femmes inaugurera également la Semaine des arts HeforShe à laquelle participeront Bjarni Benediktsson, Premier ministre de l’Islande et fervent défenseur de l’initiative HeForShe IMPACT, Chirlane McCray, première dame de la Ville de New York, Édgar Ramírez, acteur et ambassadeur de bonne volonté de l’UNICEF et Phumzile Mlambo-Ngcuka, Directrice exécutive d’ONU Femmes. Cette deuxième édition de la Semaine des arts HeforShe qui se tient chaque année aura pour but de sensibiliser et d’encourager le financement de l’art et de la culture comme outils d’égalité des sexes. Plus de 60 institutions culturelles se joindront aux événements de New York, dont l’Empire State Building, les musées MET et Guggenheim, le Gotham Comedy Club et le festival du film de Tribeca. Des événements seront également organisés dans huit autres villes comme Londres et São Paulo.

Pour marquer cette Journée internationale des femmes, ONU Femmes propose un large éventail d’événements très animés : des festivals de films, des tables rondes, des marches solidaires, des séminaires, des conférences de presse et des activités artistiques, sportives et intellectuelles. Dans plus de 50 pays, dont la Thaïlande, le Rwanda, la Belgique, la Tunisie, le Turkménistan et l’Équateur, ONU Femmes s’est associée à des gouvernements, des universités, des organisations de la société civile, des organisations pour la jeunesse et d’autres agences de l’ONU pour organiser des événements de haut niveau.

Les arts de la scène seront à l’honneur au Maroc avec une représentation théâtrale qui réunira sur scène des actrices et acteurs professionnels, des avocates et avocats ainsi que des personnes militantes. En Albanie, une représentation de « La femme invisible » par l’initiative féministe Fight like a Woman sera le clou du spectacle. Au Kazakhstan, des militantes et militants de la jeunesse rurale se réuniront pour partager leurs expériences et une exposition photographique intitulée « Yes, She Can » (Oui, elle peut) sera organisée dans les centres commerciaux des quatre villes du pays pour présenter des femmes occupant des postes d’ordinaire réservés aux hommes. En Algérie, ONU Femmes, en association avec l’équipe de pays de l’ONU, rendra hommage aux entreprises et aux ONG qui ont su prendre des mesures concrètes pour encourager l’autonomisation économique des femmes. En Côte d’Ivoire, des donateurs se rendront dans des zones rurales où sont déployés des programmes d’autonomisation des femmes afin de concrètement voir l’impact de leur contribution et les possibilités qu’elle offre aux femmes de libérer tout leur potentiel, où qu’elles se trouvent.

En République démocratique populaire du Lao, un marathon mobilisant des milliers de personnes aura lieu tandis que les Bourses de l’Inde et du Sri Lanka sonneront la cloche en soutien à l’égalité des sexes. Dans l’État de Palestine, ONU Femmes s’est associée avec le consulat général britannique pour organiser une manifestation nocturne « all-women stage » (Que des femmes sur scène) à Jérusalem avec des discussions de style conférences TED par des femmes qui ont réussi dans les domaines sportif, professionnel, politique et des affaires sociales. De l’autre côté de la planète, les deux grandes villes de l’Équateur, Quito et Guayaquil, proposeront des ateliers et des discussions, notamment sur le rôle des femmes dans l’art et la culture et leur leadership dans l’innovation.

Aux Caraïbes, ONU Femmes s’est associée avec des gouvernements locaux, des femmes issues des milieux ruraux et des micro-entrepreneuses pour proposer des événements mettant en avant les liens entre la violence faite aux femmes et aux filles et leur autonomisation économique. À Trinité-et-Tobago, en Jamaïque, à Antigua-et-Barbuda, à la Barbade, en Dominique, à Sainte-Lucie et au Guyana se dérouleront des marches solidaires contre la violence basée sur le genre en soutien au mouvement #LifeinLeggings né sur les réseaux sociaux à la Barbade en novembre dernier pendant les 16 jours d’activisme en 2016.

#WomensDay

Le 8 mars, en association avec ONU Femmes, Snapchat, la célèbre application mobile, partagera avec ses utilisateurs des histoires mettant en vedette des femmes de tous les horizons dans un format déjà bien connu de tous, la « Live Story ». Les personnes qui visionneront ces témoignages sur l’application pourront partager leurs propres clichés et raconter leur propre histoire d’autonomisation. Du côté de Twitter, un émoticône spécial sera associé au hashtag #WomensDay.

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