Pourquoi réclamer maintenant plus d’investissements pour le transport en commun en Outaouais ?

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Par Benoît Delage, Directeur général du CREDDO

La réponse est simple : la majorité d’entre nous paye déjà pour l’électrification des transports. Voici comment.

Depuis le début de 2015, deux cents supplémentaires sont ajoutées au prix courant du litre d’essence; cet argent est ensuite destiné au Fonds vert du gouvernement du Québec. Avec l’entente nationale sur les gaz à effet de serre (GES) signée en décembre 2016 par la majorité des Premiers ministres des provinces canadiennes, cette taxe carbone est en voie d’être généralisée. Les provinces n’ayant pas un système d’indexation des prix du carbone devront en mettre un en place, d’ici l’horizon 2018. Conclusion : la pollution a maintenant un prix au Canada.

D’ailleurs, nous devons nous préparer à une augmentation à cinquante dollars la tonne de carbone d’ici 2022, ce qui représentera alors onze cents de plus le litre d’essence. Concrètement, comment ceci s’applique-t-il à la région de l’Outaouais ? Le calcul est assez simple. Selon les données de 2010, la consommation d’essence dans notre région s’élève à près de 250 millions de litres par an. À onze cents d’augmentation le litre, ce seront 27.5 millions de dollars que la population de l’Outaouais versera annuellement au Fonds vert du Québec.

On se rappellera qu’au Québec, le secteur des transports est le plus grand émetteur de gaz à effet de serre, avec 44 % du total des émissions. Il s’agit d’un enjeu central auquel nous devons nous attaquer dès maintenant.

Pour y arriver, nous devons instaurer sans tarder une inévitable conversion vers l’électrification des transports. C’est ici que réapparaît la question d’un investissement majeur dans le secteur ouest de Gatineau pour structurer le transport en commun dans l’Outaouais.

Le gouvernement fédéral a démontré sa volonté d’investir 150 milliards de dollars pour la mise en place d’un programme d’infrastructure couvrant, entre autres, le transport en commun et l’électrification des transports. Ces investissements nous donnent l’occasion de repenser le transport en commun dans la région de la Capital nationale du Canada et d’entreprendre des actions concrètes. Pour l’Outaouais, c’est l’occasion de définir une vision commune qui engagerait l’arrimage d’un réseau de transport en commun entre les deux rives de la rivière des Outaouais. C’est donc dès maintenant que nous devons agir !

Nous devons nous placer dans la peau de l’utilisateur. Il ne cherche pas à comprendre quels sont les champs de compétences qui interviennent dans le domaine du transport en commun. Il désire simplement se rendre à son travail de la façon la plus efficace et la plus confortable possible.

La meilleure façon de s’assurer d’une désaffection de l’usager face au service de transport public serait d’obliger ce dernier à quitter un moyen de transport pour en emprunter un autre. Dans ce sens, nous devons offrir un service de transport en commun qui offre le même confort que la voiture.

À ce jour, les maires des deux rives de la rivière des Outaouais s’entendent sur l’importance d’une vraie connexion de leurs réseaux de transport public pour mieux desservir les usagers de la région. L’offre du transport en commun se doit d’être efficace et de répondre aux besoins des différents utilisateurs. Cette condition est essentielle pour faciliter la transition d’un mode de transport individuel de plus en plus saturé vers l’offre collective requise à la solution de notre problème de congestion et de pollution.

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Source : TC Media nouvelles

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