L’avenir du transport en commun selon le forum C2

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Par Simon Lefranc pour GaïaPresse

L’évènement international C2, tenu récemment à Montréal, visait à développer l’innovation dans les différents secteurs de l’univers numérique. Parmi ces secteurs, l’optimisation du transport en commun mobilise des experts de l’intelligence artificielle et les grands groupes industriels pour dessiner des pistes de solutions concertées. Des avancées sont prévisibles et réalisables à court terme, ce qui représente une contribution majeure pour les organisations de transport collectif.

L’autobus intelligent : à venir pour une utilisation optimale

Dans le cadre d’un atelier visant à réfléchir sur l’apport de l’intelligence artificielle pour améliorer la mobilité des transports à Montréal, le professeur associé en transport intelligent de Polytechnique, Nicolas Saulnier, a demandé aux participants d’identifier des problèmes quotidiens du citoyen quant aux déplacements en milieu urbain. Il s’agissait ainsi de trouver de quelles façons des inventions faisant appel à des outils d’intelligence artificielle peuvent y pallier.

Dans un premier temps, il est soulevé que les données sur le nombre d’utilisateurs moyens selon les heures de service soient pleinement utilisées pour que l’offre du transport en commun réponde à des demandes plus précises quant aux besoins des usagers. Une analyse fine et constante des indicateurs d’utilisation devrait être mise en place afin de permettre une meilleure répartition stratégique, selon la géographie et le temps, et ce, au-delà de l’horaire habituel des trajets. De cette innovation résulterait, selon les participants à l’atelier, un transport en commun plus utile et confortable pour les usagers et moins polluant.

À plus court terme, il serait possible de maintenir le transport en commun tel qu’il se présente mais d’offrir un plus grand accès à l’information en direct aux usagers des transports à Montréal, en particulier pour les touristes. N’étant pas au courant de tous les événements se déroulant dans la période estivale ainsi que des multiples travaux publics ou des manifestations de rue, de nombreuses personnes prennent des décisions mal avisées lors de leur choix de transport. En créant une application pouvant offrir cette information, les citoyens auraient dans leurs mains un moyen de mieux planifier leurs déplacements 

Openlab : une convergence pour la réussite

«Comment viser un scénario de réchauffement climatique en dessous de 2 °C alors qu’on projette une possibilité de 4 °C d’ici la fin du siècle ? On va griller comme des langoustes si on ne s’y met pas tous pour régler le problème» s’exclame Erik Grab, vice-président de l’anticipation stratégique, de l’innovation et du développement durable chez Michelin.

Venu faire la promotion du Sommet de la mobilité durable, qui aura lieu à Montréal à la mi-juin, M. Grab met de l’avant l’utilisation d’une nouvelle navette autonome pouvant transporter six à sept personnes. Ce véhicule est le résultat des travaux d’une communauté d’intérêt “Openlab” qui regroupe, entre autres, des manufacturiers, des universitaires, des fournisseurs et des clients, en somme un écosystème complet sur la mobilité des transports.

«Dans un écosystème industriel, ce qui est important c’est avoir une raison d’être et une vision de ce que nous voulons faire ensemble. Être convaincu que nous pouvons avoir une action favorable sur un phénomène comme la mobilité du transport en milieu urbain» explique-t-il.

Selon lui, l’avenir du combat contre les changements climatiques d’origine anthropique passera d’abord et avant tout par la révolution de l’innovation dans le cadre d’un écosystème entrepreneurial, soit la convergence des secteurs économiques, sociaux et environnementaux. Cette nouvelle façon de voir l’économie, fortement promue au C2, semble porter selon lui des promesses d’amélioration de la qualité de vie allant plus loin que les projets et les programmes gouvernementaux.. À ce sujet, Erik Grab est sans équivoque : «Openlab est plus riche et prometteur que la plupart des états du monde. Si on n’arrive pas à atteindre les objectifs climatiques déjà fixés, qui peut le faire? On en est rendu à la COP 23 et sans résultat concluant».

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