Énergie Est : une initiative citoyenne pour repérer les lieux à risque dans les cours d’eau

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Jusqu’où le pétrole pourrait-il voyager s’il s’écoulait de l’oléoduc Énergie Est de TransCanada? Pour répondre à cette question, Environmental Defence, en collaboration avec le groupe citoyen local Les Citoyens au Courant et Écologie Ottawa cartographient les endroits où le pétrole de l’oléoduc Énergie Est ou d’Enbridge se retrouverait en cas de déversement dans la rivière des Outaouais.

La Fondation Coule pas chez nous, Greenpeace ainsi qu’un autre groupe citoyen, Stop oléoduc Outaouais étaient présents en soutien. 

« L’oléoduc Énergie Est met en danger non seulement le réseau fluvial de la rivière des Outaouais, mais aussi la grande région de Montréal et les communautés environnantes », selon Dale Marshall d’Environmental Defence. « Nous entreprenons ce projet pour que les résidents comprennent mieux ces risques. »

3000 lacs, rivières et cours d’eau

L’oléoduc Énergie Est proposé, qui partirait de l’Alberta pour se rendre au Nouveau-Brunswick, traverserait près de 3 000 lacs, rivières, cours d’eau et nappes d’eau. Pour mieux comprendre l’effet d’un déversement potentiel de pétrole de l’oléoduc sur le réseau fluvial de la rivière des Outaouais au Québec, deux cents petites cartes de bois ont été déposées dans la rivière, près du site où passerait l’oléoduc, à Pointe-Fortune, au Québec. Ces cartes possèdent un numéro d’identification et des directives afin que les personnes qui les trouvent puissent les signaler sur un site Internet et entrer l’emplacement où elles ont été trouvées, et voir les endroits où d’autres cartes ont été repérées. 

« La rivière des Outaouais est essentielle à notre économie locale. Les entreprises de pêche et de loisirs en dépendent, mais encore plus important, la rivière fournit l’eau potable à des villes comme Rigaud, Hudson et Vaudreuil-Dorion. Imaginez la catastrophe économique pour les propriétaires de résidences et d’entreprises si l’oléoduc Énergie Est avait des fuites, comme c’est le cas pour tous les oléoducs », explique Katherine Massam du regroupement Les Citoyens au Courant.

Pour sa part, Anthony Garoufalis-Auger, d’Écologie Ottawa, précise que la rivière des Outaouais fait partie d’un vaste bassin hydrographique où des millions de personnes s’approvisionnent en eau potable et où vivent d’innombrables espèces, y compris plusieurs espèces en voie d’extinction. « Nous voulons protéger le système fluvial pour ses nombreux habitants et les activités durables, telles que le tourisme et la navigation de plaisance, et empêcher qu’un oléoduc mette en péril toutes ces activités ». 

Pas de Plan B

« Ce projet met à risque de façon inacceptable la sécurité des approvisionnements en eau de plus de 3 millions de Québécois. À titre d’enseignants(es) affectés(es) à la formation des opérateurs des stations de purification d’eau du Québec, nous tenons à affirmer notre ferme opposition au projet d’oléoduc Énergie Est», dit  Guy Coderre, Porte-parole du personnel enseignant du Centre national de formation en traitement de l’eau (CNFTE). « Nos chaînes de traitement ne sont pas en mesure d’éliminer ces polluants.  En cas de déversement majeur il n’y aura pas de Plan B réaliste pour la vaste majorité des stations d’eau du grand Montréal  puisqu’elles ne peuvent compter sur aucune source d’eau alternative. »  

Les groupes interpellent à nouveau la Communauté métropolitaine de Montréal et exigent la cessation du transport du bitume dilué tant et aussi longtemps qu’il n’y aura pas de plan de mesures d’urgence assurant la protection de l’eau potable et des populations de la région de Montréal.

Les données du projet seront utilisées pour produire un rapport sur la trajectoire probable de déversement pour déterminer à quelle distance et à quelle vitesse un déversement de pétrole se propagerait et à quels endroits le pétrole pourrait s’accumuler. Le projet local s’inscrit dans un plus grand projet qui comprend le dépôt de cartes de bois à la dérive dans le nord-ouest de l’Ontario, près de la frontière du Manitoba, dans d’autres rivières liées au bassin hydrographique de la rivière des Outaouais et dans la baie de Fundy, près de Saint John, Nouveau-Brunswick, où se trouve le terminal pour le chargement du pétrole des sables bitumineux dans des navires-citernes en vue de l’exportation.

Pour consulter le site Internet de l’activité: http://www.cartesOutaouais.ca/ 

Source : Environmental Defence

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