Zoom sur les néonicotinoïdes

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© AFP / PHILIPPE HUGUEN

Les pesticides néonicotinoïdes sont des substances neurotoxiques qui, en s’attaquant au système nerveux des insectes, ont contribué au déclin des abeilles constaté notamment en Europe et en Amérique du Nord.

Depuis les années 1990

Pour les céréales, ils sont souvent inclus dans l’enrobage des semences – les critiques dénonçant ainsi des recours «préventifs», qu’il y ait présence ou non de ravageurs. Dans les vergers, les cultivateurs procèdent plutôt par aspersion des feuilles.

Selon la Fondation pour la recherche sur la biodiversité, un tiers des insecticides vendus dans le monde sont des néonicotinoïdes. Les agriculteurs évoquent de meilleurs rendements et arguent du manque d’alternatives chimiques, quand les antis mettent en avant des alternatives «techniques».

Pas que les abeilles

Ces pesticides s’attaquent au système nerveux des insectes.

Par la même occasion, ils affectent les pollinisateurs, qui conditionnent en bonne partie la sécurité alimentaire mondiale. Désorientées, les abeilles ont du mal à reconnaître les fleurs, à butiner. Ces produits sont en outre accusés d’altérer le sperme des mâles.

Selon une étude de 2015, non seulement les abeilles ne peuvent éviter les fleurs traitées, mais elles semblent même les préférer.

Le déclin des colonies de pollinisateurs sauvages est en moyenne trois fois plus marqué lorsqu’ils se nourrissent de plantes traitées aux néonicotinoïdes, indique une autre étude, basée sur les cultures de colza en Angleterre entre 2004 à 2011.

Les recherches confirment le risque représenté par les cultures à fleurs mais aussi par d’autres plantes non ciblées, qui absorbent ces pesticides. Difficilement biodégradables, les «néonics» se retrouvent dans le pollen, le nectar, le feuillage, et partent aussi dans l’eau et le sol.

En France, l’Unaf (syndicat des apiculteurs) observe un taux de mortalité de 30% dans les ruchers (contre 5% il y a 20 ans), même si d’autres facteurs y contribuent (frelon asiatique, virus, champignons). Les invertébrés aquatiques, les rongeurs ou les oiseaux insectivores sont aussi affectés.

Enfin, ces substances sont «suspectées d’avoir des effets sur l’homme», relevait en mars le ministère de l’Environnement français. Une expertise a été demandée à l’Agence de sécurité sanitaire (Anses). Ses conclusions sont attendues en fin d’année.

Source : AFP

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