À New York, la Park Slope Food Coop fait des petits

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Par Simon Lefranc pour Gaïa Presse

Si on vous parle d’une épicerie coopérative rassemblant plus de 17 000 personnes travaillant bénévolement pour offrir des produits de qualité à coût réduit à ses membres, vous penserez peut-être aux pays scandinaves, à l’Europe ou au Canada mais vous vous tromperiez.

Établie en 1973 à New York, la Park Slope Food Coop correspond à cette description. Un documentaire réalisé sur le sujet l’an dernier a été projeté à la Maison du développement durable de Montréal, le 15 juin 2017.

Réalisé par Tom Booth, Food Coop présente l’épicerie sous toutes ses formes. On y découvre des gens de toutes les classes sociales travaillant ensemble dans un esprit de collaboration pour exploiter cette entreprise hors du commun. « Autrefois, je faisais de la cuisine pour moi. Maintenant je peux parler de nourriture avec des gens que je n’aurais jamais rencontré si ce n’était pas de la Coop», révèle un membre. Le documentaire témoigne du parcours de certains de ses membres et fait valoir qu’il faut viser un bon équilibre entre l’intérêt individuel et le travail collectif.

Park Slope Food Coop : une entreprise citoyenne écoresponsable

Ce long métrage montre bien ce qui peut souder des citoyens dans un but coopératif et non uniquement par le souhait de gain monétaire individuel. Les économies réalisées quant aux dépenses alimentaires s’avèrent importantes, si l’on compare les prix de la coopérative à ceux de Whole Foods Market, chaîne de produits biologiques : les prix sont de 20% à 40% inférieurs.

Chaque membre donne quelques heures de travail par mois pour pouvoir faire son épicerie © Ned Vizzini

Chaque membre donne quelques heures de travail par mois pour pouvoir faire son épicerie
© Ned Vizzini

On devient membre pour 25$, on investit 100$ et on consacre un certain nombre d’heures par mois afin d‘assurer un fonctionnement optimal de la coopérative.

D’autre part, la coopérative a développé des pratiques environnementales qui témoignent de la volonté d’être un acteur écoresponsable dans la société new-yorkaise : entre autres, le choix de produits frais, organiques et produits localement (à moins de 800 km de la ville), absence d’OGM, recyclage de toutes les matières, action collective contre les entreprises comme Nestlé (lait en poudre pour nourrissons) et soutien à d’autres projets similaires comme celui de La Louve à Paris ou la future Épicerie Coop à Montréal.

Des défis et des petits

Pourtant, faire tourner une coopérative de cette taille n’est pas sans embûches. « La coopérative vise un arrimage de l’idéalisme et de pragmatisme», précise le réalisateur. Cette entreprise à but non lucratif de services répond aux besoins d’un grand nombre ménages à revenu modeste.

Elle doit également s’assurer d’une réelle appartenance et d’une participation active des membres, leur sélection constituant une étape importante dans la vie de l’organisation. Le respect des règlements et des politiques demeure essentiel pour la pérennité de la coopérative. Tel est le défi à relever pour développer un projet qui est fondé sur la solidarité et sur le choix d’une société différente axée sur la personne et non le profit.

Première coopérative de ce type à voir le jour, le projet a fait des petits à travers le monde. Plusieurs organismes ont ouvert à travers les États-Unis et l’Europe ; c’est maintenant au tour de Montréal de plancher sur sa coopérative alimentaire. Le projet vous intéresse ? Rejoignez le mouvement sur la page Facebook de l’Épicerie Coop Mtl.

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