La bataille de Gastem contre Ristigouche débute aujourd’hui

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Centre communautaire de Ristigouche-Sud-Est Photo : Radio-Canada/Geneviève Génier-Carrier

Quatre ans après le début de l’affrontement entre Ristigouche Sud-Est et la pétrolière Gastem, la bataille finale s’enclenche finalement mardi devant les tribunaux à New Carlisle. Mais comment une petite municipalité de 167 habitants se retrouve-t-elle face à une poursuite d’1,5 M$ d’une pétrolière?

Le procès se tiendra jusqu’au 18 septembre. Dix jours durant lesquels la municipalité tentera de démontrer qu’elle était dans son droit lorsqu’elle a adopté un règlement pour interdire l’exploration pétrolière à moins de deux kilomètres de ses sources d’eau potable.

Il faut remonter à 2013 pour comprendre la naissance du conflit. Au mois de janvier, Gastem affirme qu’elle est prête à entreprendre un premier forage exploratoire sur un terrain privé à Ristigouche-Sud-Est.

En 2011, la pétrolière avait présenté son projet à la population puis obtenu un à un les permis nécessaires à sa réalisation. Les activités de Gastem ne suscitaient alors pas d’opposition majeure. La municipalité acceptait sa présence et espérait même des retombées économiques. Le président de Gastem s’était montré rassurant.

» C’est un forage conventionnel sans fracturation. C’est un forage exploratoire, stratigraphique. Personne n’a la certitude qu’on va en trouver des hydrocarbures. » clame-t’-il alors.

Distance entre le forage et les sources d’eau potable

À l’heure où la compagnie s’apprête à forer, des citoyens commencent à s’inquiéter. Le forage est prévu à proximité des puits artésiens de plusieurs d’entre eux. À l’époque, aucune réglementation provinciale ne définit de distance minimale entre un forage et un puits. La municipalité adopte donc en mars 2013 son propre règlement en fonction d’études d’experts indépendants et interdit de forer à moins de deux kilomètres d’une de ses sources d’eau potable. Les citoyens sont rassurés, mais pas pour longtemps. Gastem affirme qu’elle ne peut plus faire ses travaux et met en demeure la municipalité.  Le 30 août 2013, la compagnie transforme sa mise en demeure en poursuite d’1,5 M$.

Le gouvernement tranche finalement en juillet 2014 et présente son nouveau règlement. La distance minimale avec une source d’eau potable est fixée à 500 mètres, une mesure qui est loin de satisfaire les municipalités. Une importante mobilisation municipale débute alors.

Campagne de financement lancée

De son côté Ristigouche Sud-Est continue sa lutte juridique et lance en juillet 2016 une campagne de financement puisque sa compagnie d’assurance refuse de payer. Plus de 260 000 $ ont depuis été amassés, grâce à des dons individuels et à plusieurs événements organisés dans différentes villes du Québec.

Le procès se déroule au moment où le gouvernement revoit son règlement sur l’eau de 2014. Les municipalités tentent encore une fois de faire valoir leur position.

En juin dernier, elles étaient plus de 200 à déposer leur version du règlement dans lequel elles demandent des distances minimales de 2 à 10 kilomètres entre les forages et les sources d’eau potable.

Source : Radio Canada

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