Économie symbiotique : pour une économie au service de la planète

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La crise de 2008 a remis en cause la structure même du monde de la finance et de l’économie. Dans le monde de la compétitivité à tout prix et de l’immédiateté, des penseurs alternatifs prônent une économie raisonnable. Parmi ces courants de pensée, « l’économie symbiotique », définie par Isabelle Delannoye, environnementaliste française et ingénieur agronome de formation, occupe une place croissante. ConsoGlobe est parti à sa rencontre.

D’où est née l’idée de l’économie symbiotique ?

La volonté de mettre en place l’économie symbiotique est née du constat que notre modèle économique est en panne. Il n’y a pas de croissance et le futur écologique s’assombrit. Sur le plan écologique, nous dépassons les limites du système-terre : la biodiversité est en danger et le réchauffement climatique empire. Les équilibres, qui conditionnent notre vie sur terre, sont perturbés et révèlent pour la population humaine un avenir incertain.

Deuxièmement, les ressources minérales et minières (eau, pétrole, gaz et métaux) se raréfient alors que la demande croît. Cette panne économique nous menace dans nos stratégies de développement de notre modèle sociétal. Enfin, on constate une panne sociale avec le recul de la prospérité de la société. Le PIB augmente, mais pour autant nous ne sommes pas plus heureux qu’avant. Nous arrivons au bout de cette logique d’accumulation des richesses comme condition à notre bien-être.

Face à ce triste constat, une nouvelle économie est à trouver dans divers domaines comme le biomimétisme, la gestion de l’eau, l’agriculture, l’habitat, le territoire, les biens de consommation ou encore l’énergie. C’est ce que prône l’économie symbiotique : une symbiose doit être retrouvée entre l’homme et les écosystèmes. »

L’économie symbiotique : “le tout a plus de valeur que la somme des parties…”

« Ce qu’apporte l’économie symbiotique n’est pas technique, mais organisationnel. C’est une économie de l’intelligence, du design et de l’organisation. Elle porte un regard nouveau sur nos modèles économique et productif et sur notre rapport aux autres et au vivant. Pour parler d’économie symbiotique, six principes sont à respecter :

  1. L’économie symbiotique utilise l’intelligence des écosystèmes naturels et s’appuie sur les services qu’ils rendent : énergie, production alimentaire, service de filtration de l’eau, de l’air et du sol.
  2. Elle est non polluante. Elle réduit les toxicités et réintègrent les cycles biochimiques de la planète.
  3. Elle est parcimonieuse dans son utilisation des ressources puisque les ressources sont réutilisées et recyclées.
  4. Elle promeut la collaboration et la coopération des différents acteurs (industries, territoires et citoyens). Les déchets des uns deviennent les ressources des autres.
  5. Ainsi, elle est relocalisée, rapprochant producteurs et consommateurs, puisque les productions rencontrent les consommations sur un même territoire. Les flux sont alors densifiés sur un même territoire. Ils relocalisent la valeur.
  6. Enfin, elle est diversifiée dans son offre et sa réponse aux besoins des populations. »

Concrètement, ça donne quoi ?

Ce concept souvent difficilement compréhensible prend tout son sens à travers l’exemple suivant. Au Canada, des fermiers ont créé une ferme biologique intensive qui produit des fruits et légumes toute l’année malgré la rigueur du climat. Cette ferme a la particularité de mettre à profit l’énergie solaire. Elle est également dotée de ruches et produit donc du miel pendant que les abeilles pollinisent. Quant à l’eau, elle provient de la récupération des eaux de pluie. Aucun pesticide ou engrais chimiques n’est utilisé. Seul le compost a le droit de cité. Le résultat de cette initiative originale est impressionnant : la production atteint 100.000 kg de fruits et de légumes par an sur une surface de 3.000 mètres carrés.

Mais l’originalité de cette ferme réside davantage dans sa localisation. Elle se situe en plein centre de Montréal sur le toit d’un immeuble et elle nourrit à elle seule 1500 familles. Pour diversifier son offre et répondre aux besoins des habitants, elle s’est associée aux fermes voisines ce qui l’a conduit à ouvrir un supermarché.

Elle répond totalement aux caractéristiques d’une économie symbiotique dans la mesure où elle couple productivité humaine et productivité des écosystèmes avec la restauration des liens sociaux. Effectivement, elle crée de l’emploi, favorise les circuits courts et organise la vie sociale de Montréal.

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Source : Consoglobe

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