[COP 23] Les principales avancées

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Crédits: UNFCCC

Les négociations se sont terminées à Bonn (Allemagne) dans la nuit du 17 novembre. La présidence de Fidji s’est démenée pour insuffler un souffle à cette conférence sans véritable pilotage politique.

C’est une COP fragmentée qui s’achève. D’un côté, la conférence officielle, avec les négociateurs des Nations unies et les représentants des 195 pays membres de la Convention climat, réunis dans les enceintes inaccessibles de la »Bula Zone» (terme fidjien qui exprime un salut et un vœu de bonheur). De l’autre, la COP des acteurs, des organisations non gouvernementales, de We Are Still In, des pavillons des Etats, rassemblés dans la »Bonn Zone», à deux kilomètres de là. Entre les deux, un absence frappante de leadership politique, malgré les apparitions d’Emmanuel Macron et d’Angela Merkel cette semaine. Une Europe divisée, une Chine qui, en l’absence des Etats-Unis, semble renoncer à un rôle de leader tout en maintenant la pression sur les pays occidentaux.

Le dialogue de Talanoa, pour maintenir l’ambition

Jusqu’au bout, la présidence de Fidji aura tenté d’imprimer sa marque à ces discussions. Elle a inventé une forme de dialogue inclusif, dit de Talanoa. L’enjeu principal et sous-jacent de ce dialogue est de faire la jonction entre l’Accord de Paris et l’échéance de 2020 à laquelle, selon les termes de l’Accord de Paris, les pays devront être en ordre de marche vers des trajectoires climatiques compatibles avec l’objectif de réduire de 2°C, voire de 1,5°C, la hausse de la température moyenne. La forme de ce dialogue se veut créative et ouverte : il s’agit d’associer Etats, experts, y compris le GIEC, organisations économiques, et société civile pour faire remonter les idées, les scénarios, les pistes de transformation. Pendant les mois à venir, le dialogue de Talanoa devrait préparer la suite, nourrir les ambitions des Etats.

Ne pas attendre 2020

En 2018, à la COP 24, qui sera conduite par la Pologne à Katowice, au coeur d’une région charbonnière,il s’agira de ne pas arriver les mains vides. Or, en leur état actuel, les contributions nationales conduisent à une trajectoire de température de +3°C. Le dialogue de facilitation qui doit s’ouvrir à la COP 24 est censé construire la capacité des gouvernements à concevoir des engagements à la hauteur des enjeux. Il s’agit rien moins que d’une transformation économique et sociale. L’Inde, la Chine et d’autres membres du groupe des pays en développement dit »Like Minded Developing Countries» (»LMDC») ont remporté une victoire au cours de ce sommet. A l’issue de deux semaines de négociations, profitant de la faiblesse de l’Union européenne minée par ses divisions, ils ont veillé à ce que les pays développés produisent tous les ans un rapport sur ce qu’ils feront d’ici 2020 pour protéger le monde contre le changement climatique.

Le Sud pousse le Nord dans ses retranchements

Un écueil a été évité, celui de voir à nouveau s’opérer une scission entre Nord et Sud. Les pays pétroliers et conservateurs – tels que l’Iran, l’Arabie Saoudite, et les Like Minded Developing Countries, ont tenté de raviver la division entre pays de l’annexe 1 (pays du Nord) et de l’annexe 2 (pays en développement) que l’Accord de Paris avait réussi à atténuer grâce à sa portée universelle. L’amendement, adopté à la COP de Doha en 2012, prévoit une nouvelle période d’engagement des pays industrialisés sous l’égide du Protocole de Kyoto entre 2013 et 2020. Ce volet est brandi par les pays du Sud, qui demandent des gages aux pays industrialisés. Ils exigent aussi des financements prévisibles, au titre de l’article 9.5 de l’Accord de Paris qui stipule que les pays développés communiquent tous les deux ans des informations sur les montants des ressources financières publiques engagées pour les pays en développement.

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Source: ActuEnvironnement. Auteur: Agnès Sinaï.

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