Réchauffement climatique : tous les indicateurs sont au rouge

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Ce lundi 6 novembre 2017 s’ouvrira à Bonn en Allemagne la COP 23, durant laquelle les représentants des Etats vont entamer des négociations pour préparer la mise en place de l’Accord de Paris signé en 2015. Une démarche qui s’impose alors que les indicateurs clés du réchauffement climatique indiquent tous que le phénomène prend de l’ampleur.

Records de chaleur

La planète a battu en 2016 son 3e record annuel consécutif de chaleur, avec une température supérieure d’environ 1,1°C à la moyenne de l’ère pré-industrielle, selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Le XXIe siècle compte déjà 16 des 17 années les plus chaudes depuis le début des mesures en 1880.

En Arctique, l’étendue maximale des glaces a été en 2016 la plus faible en 37 ans d’observation par satellite. En Antarctique, la banquise a été également très inférieure à la moyenne de la période 1981-2010. La fonte des glaciers alpins s’est poursuivie, pour la 37e année de suite. Sous l’effet des «îlots de chaleur» générés par le béton et l’asphalte, les grandes villes pourraient gagner jusqu’à 8°C supplémentaires d’ici 2100. Et même avec une hausse limitée à 2°C – l’ambition de l’accord de Paris – des villes comme Djakarta, Lagos, Caracas ou Manille dépasseront le seuil de «chaleur létale» la moitié de l’année.

403,3 parties par million

Les concentrations des trois principaux gaz à effet de serre (GES) – dioxyde de carbone (CO2), méthane et protoxyde d’azote – ont atteint de nouveaux sommets en 2016. «Alors qu’elle était de 400 parties par million (ppm) en 2015, la teneur de l’atmosphère en dioxyde de carbone (…) a atteint 403,3 ppm en 2016» et «représente désormais 145% de ce qu’elle était à l’époque pré-industrielle«, selon l’OMM. C’est le plus haut niveau en 800 000 ans.

Pour avoir la meilleure chance de rester sous 2°C, la concentration moyenne de GES ne doit pas dépasser en 2100 les 450 ppm CO2eq (équivalent CO2 en parties par million). Les chercheurs alertent aussi sur la forte hausse des émissions de méthane depuis dix ans, résultat notamment de l’exploitation des énergies fossiles et des activités agricoles.

+3,3 mm par an

Le niveau des océans continue de monter d’environ 3,3 mm par an, et le phénomène semble s’accélérer : le niveau des mers a cru de 25 à 30% plus vite entre 2004 et 2015, par rapport à 1993-2004. Cette hausse risque de s’intensifier à mesure que glaciers et calottes glaciaires fondent (Antarctique, Groenland). La fonte de la calotte glaciaire du Groenland est à l’origine de 25% de cette hausse, contre 5% il y a 20 ans. Les glaces du Groenland devraient fondre plus rapidement dans les prochaines années, malgré un récent ralentissement. La hausse, variable selon les régions du globe, a été en moyenne de 20 cm au XXe siècle et pourrait atteindre jusqu’à près d’un mètre à l’horizon 2100.

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Source: Sciences et Avenir. Auteur: Joël Ignasse.

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