« Je propose de transformer la haute mer en banque à poissons »

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Destructrice, la pêche en haute mer ne serait rentable que grâce à des subventions, d’après une nouvelle étude. Rashid Sumaila, professeur d’économie des océans et de la pêche à l’Université de British Columbia, demande son interdiction dans le cadre de prochaines négociations onusiennes

Dans quelques semaines, l’ONU va reprendre ses négociations pour un traité sur la haute mer. Cet espace situé au-delà de 200 milles des côtes, représentant plus de 60% de la surface des océans, est très peu réglementé. Le traité de l’ONU devra permettre d’y organiser la protection de la biodiversité et son exploitation.

Or la revue Science Advances vient de publier un article affirmant que plus de la moitié de la pêche en haute mer n’est pas rentable. Rashid Sumaila, professeur d’économie des océans et de la pêche à l’Université de British Columbia (Canada), l’un des auteurs de l’étude, estime que la pêche en haute mer est à la fois destructrice et biaisée par les subventions. Il appelle à interdire cette activité qui représente 10% de la pêche mondiale.

Quels outils avez-vous utilisés pour calculer les coûts et revenus de la pêche en haute mer, une activité parfois cachée?

Rashid Sumaila: Nous compilons les données sur la pêche depuis 2000. Nous avons analysé les données sur les prix, les coûts, les chiffres de l’emploi, les subventions. A côté de ça, nous nous sommes alliés avec Global Fishing Watch (une plateforme créée par les ONG SkyTruth et Oceana avec Google, qui permet de localiser les bateaux de pêche partout dans le monde, ndlr). Grâce à leur technologie par satellite, nous avons été capables de repérer et d’identifier le nombre de navires opérant réellement en haute mer. Puis nous avons combiné ces éléments, ce qui nous permet d’étudier la logique économique en haute mer.

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Source : Le Temps, Auteure : Cécile Bontron

Crédit photo : NOAA

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