« Une urgence pour cesser de gérer les urgences »

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Par Marina Tymofieva


Mots-clés : Journée énergie, CPEQ, énergies renouvelables, initiatives écoresponsables

 

Photo de MPD01605 – wikipedia commons

Le Canada dispose de la troisième capacité mondiale en importance dans le domaine de l’énergie renouvelable. Pourtant, concernant les énergies liées au transport, le pétrole restera la ressource la plus importante jusqu’au moins 2030, selon le professeur Claude Villeneuve.

Le gouvernement du Québec s’est engagé à déposer pour consultation, au début de l’année 2013, sa nouvelle stratégie énergétique 2015-2025. Dans ce contexte, la Journée sur l’énergie organisée par le Conseil patronal de l’environnement du Québec (CPEQ) visait à débattre de ce que devrait contenir la future stratégie, afin d’être capable de la commenter avec un avis éclairé.

Le directeur de la Chaire en éco-conseil de l’Université du Québec à Chicoutimi, Claude Villeneuve, a identifié plusieurs problématiques dans la politique énergétique actuelle du Québec.

Alors que le gouvernement duQuébec s’est fixé pour objectif de faire en sorte que 90 % de l’électricité du pays soit produite à partir de sources à zéro émission d’ici 2020, M. Villeneuve a qualifié ce plan d’action de « trop ambitieux » et ce, pour plusieurs raisons.

Par exemple,alors que le Québec compte 4,2 millions de voitures légères, les surplus énergétiques engendrés par Hydro Québec pourraient alimenter plus de 6 millions de véhicules. Ces surplus sont actuellement vendus à perte.  Pire, en hiver, la Société d’État doit même importer de l’électricité.

 

Des initiatives insuffisantes

Le transport était une des thématiques principales de la journée. Le secteur des transports au Québec représente à lui seul environ 50 % des émissions de gaz à effet de serre (GES), a rappelé le spécialiste des changements climatiques. Néanmoins, les transports collectifs tendent de plus en plus vers une utilisation des énergies renouvelables.

À Montréal, par exemple, la Société de transport de Montréal (STM) se dotera de véhicules 100 % électriques d’ici 2025. Avec raison car, « les émissions des GES générées par les transports en commun ne représentent que 1 % des émissions totales dues aux transports à Montréal », affirme Claude Villeneuve. Selon lui, les politiques énergétiques actuelles ne permettront pas de provoquer un changement d’ici 2020.  Aussi bien se faire à l’idée qu’ « on ne puisse pas éviter une augmentation de la température globale de presque 4 °C au 21e siècle », ajoute-t-il.

 

Nouveaux enjeux énergétiques

Quelles sont alors lesfilières énergétiques quioffrent les meilleures perspectives en développement durable?

Il est clair que l’intégration des énergies renouvelables dans les marchés du transport et le marché de l’énergie chez les industries, commerces et institutions (ICI) est inévitable. Au Québec, l’essentiel de l’électricité provient déjà de l’énergie renouvelable (grâce à l’eau  et l’éolien), mais le prix de certaines ressources, comme le gaz naturel, rend leur exportation difficile. Selon le professeur Villeneuve, un des enjeux majeurs de la nouvelle politique énergétique sera de s’affranchir progressivement des énergies fossiles en poussant la recherche et le développement dans les filières renouvelables émergentes, pour créer, entre autres, un plus grand potentiel d’exportation.

 

Source: GaïaPresse

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