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Par Clémence Cireau
Journaliste scientifique

En 1999, le film l’Erreur Boréale de Richard Desjardins et Robert Monderie faisait un constat navrant sur l’état des forêts au Québec. Ils reprochaient à l’industrie de détruire les richesses naturelles par une exploitation trop intensive. Ce fut une réelle prise de conscience pour la plupart des Québécois. Luc Bouthillier, professeur et chercheur en sciences du bois et de la forêt à l’Université Laval, pense que « le choc créé par le film était justifié ». Il avoue cependant que le documentaire n’est pas toujours juste dans les faits (88 erreurs auraient été dénombrées). Mais cela a permis d’accélérer les choses, bien que les changements aient commencé dès 1994. « Malgré les critiques, aujourd’hui, on a une foresterie radicalement différente. Il ne faut pas attribuer tous les mérites à Desjardins, mais il a fait mûrir le fruit! »

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Par René Dubos,
Agronome français inventeur du premier antibiotique à l'Université de Californie

Le mot « environnement » évoque désormais des cauchemars. Nous revient à l'esprit l'épuisement des ressources naturelles, l'accumulation des déchets, les diverses formes de pollution, la surpopulation, le bruit et les milliers de démons de la crise écologique. Cependant, est-il dangereux de ne penser à l'environnement qu'en termes aussi négatifs, malgré qu'il s'avère exact que l'environnement se dégrade d'une façon aussi importante et aussi traumatisante à la campagne que dans les villes. Si nous limitons notre intérêt à une correction des imperfections de l'environnement, nous devrions nous comporter comme des bêtes traquées, s'efforçant d'éviter un danger après l'autre, nous abritant derrière des séries infinies de barrières protectrices – à ce jour des dispositifs de postcombustion sur nos voitures et des systèmes sophistiqués de traitement des déchets, et demain des masques à gaz sur nos visages et des filtres sur nos robinets. Si de telles pratiques technologiques présenteront une utilité temporaire, elles compliqueront de façon croissante notre vie et ruineront sa qualité. La solution réelle à la crise écologique devra venir d'un changement dans nos modes de vie et dans le développement de valeurs positives liant la nature humaine à la Nature. J'avais ces valeurs positives à l'esprit lorsque j'ai choisi « Le Génie du Lieu », comme titre de ma conférence.

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Par Jean-Philippe Costes
Une analyse critique du cinéma anglo-saxon ayant pour but d’éclairer le septième art à la lumière de la philosophie et des sciences humaines.

En Amérique, tout est grand. Pour les petits dieux qui trônent au sommet de la hiérarchie sociale, cet adage appartient à la méprisable litanie des lieux communs. Pour le simple mortel, qui arpente humblement les vastes plaines du Nouveau Monde, c’est une vérité qui s’impose à chaque instant. S’il lève la tête, il est immédiatement aveuglé par l’ombre de mille tours vertigineuses, qui grattent le Ciel comme autant de filles du tyran de Babel. S’il tourne les yeux vers l’Ouest, il voit, effaré, des forêts labyrinthiques et des montagnes tentaculaires, qui essaient vainement d’enchaîner des espaces infinis au sein desquels un être ne vaut guère plus que le néant. S’il pose son regard sur un écran, il assiste, intimidé, à des spectacles dont l’extraordinaire opulence lui rappelle constamment sa totale insignifiance. S’il ouvre un livre d’Histoire, au soir de sa journée au pays des géants, il lit entre les lignes du Destin le message que lui adressent les Pères fondateurs de sa Mère Patrie : seule l’immensité est belle et les États-Unis sont nés pour lui donner un visage.

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Par Alexandre Turgeon
Président de Vivre en Ville

En vigueur depuis plus de 30 ans, la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme (LAU) est en train de subir une véritable cure de jeunesse. La Commission de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale tient une consultation sur l’avant-projet de loi déposé en décembre dernier. Des attentes, très élevées, sont suscitées par ce processus de mise à jour : est-ce que la future LAU révisée saura y répondre? On ne peut qu’espérer que la nouvelle Loi sur l’aménagement durable du territoire et l’urbanisme soit le coup d’envoi d’un changement de cap décisif et donne à l’État les leviers nécessaires pour orienter le Québec vers un aménagement durable du territoire.

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Par Dominique Gravel et Nicolas Mouquet,
Titulaire de la Chaire de recherche du Canada Écologie des écosystèmes continentaux à l'UQAR et chercheur de l'Équipe Écologie et évolution des communautés à l'Université Montpellier II

Un chercheur de l’Université du Québec à Rimouski, en collaboration avec des chercheurs
de l’université de Montpellier 2 et de l’université d’Oxford, vient de montrer que
l’histoire évolutive des espèces modifiait l’effet de la biodiversité sur le fonctionnement des écosystèmes. Ces chercheurs ont fait évoluer en laboratoire des souches de bactéries
pendant plusieurs centaines de générations sous différentes conditions environnementales et
les ont ensuite assemblé en communautés de différentes diversités. Les communautés
constituées des bactéries qui avaient évolué dans les environnements les plus complexes se
sont révélées être les plus productives. Dans le contexte actuel de l’érosion de la
biodiversité, ces résultats publiés dans la revue Nature ouvrent de nouvelles perspectives
sur la relation entre la diversité du vivant et le fonctionnement des systèmes écologiques.

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Par Jacinthe Caron et Amélie Normand,
Du Conseil régional de l’environnement de l’Estrie et de l'Association forestière des Cantons de l'Est

Les forêts couvrent près de 75 % du territoire de l'Estrie! Trois parcs nationaux, deux zones d'exploitation contrôlées, une forêt habitée et, surtout, des forêts privées : un axe dynamique qui pose la spécificité de la région. La superficie forestière productive en Estrie est occupée majoritairement par la forêt feuillue (38 %) et par la forêt mélangée (37 %). Les forêts résineuses sont quant à elle présentes sur 17 % de la superficie alors que les 8% restants sont couverts par des forêts en voie de régénération. Coup d'oeil sur les forêts de l'Estrie.

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Par Marie-France Doucet,
Écocitoyenne et étudiante en sciences de l'environnement

Comme il est possible de faire dire n’importe quoi aux chiffres, je m’en tiendrai donc aux constats. En fait, c’est la nature elle-même qui est en mesure de révéler le véritable état des lieux, au-delà de tous les mots et de tous les maux. (…)

[Mémoire écrit sans présentation orale présenté à la Commission canadienne de sûreté nucléaire dans le cadre du jour 2 des audiences publiques du dossier Hydro-Québec – Demande visant à renouveler et fusionner ses permis d’exploitation pour la centrale nucléaire de Gentilly-2 et son installation de gestion des déchets radioactifs solides situés à Bécancour (Québec), les 13 et 14 avril 2011.]

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Par François A. Lachapelle,
Retraité de Hydro-Québec

Comme disent de vieux sages, la terre ne nous appartient pas; c’est nous qui appartenons à la terre. Nous n’avons pas le droit de spolier ce bien commun. La planète bleue doit être sauvée. Appliqués à la réfection potentielle de l’unique centrale nucléaire de Gentilly-2, tous les critères étudiés ci-dessus militent en faveur de son « démantèlement » sur plusieurs années, nécessitant des centaines d’ouvriers à l’oeuvre et développant une expertise exportable dans le monde.

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Par Patricia Lefèvre,
Architecte paysagiste

Il était une fois une ville où les allégations de corruption volaient bas. Les promoteurs de tous poils y faisaient des affaires en béton, avec le support de gouvernements prêts à investir gaillardement l’argent des contribuables dans de folles aventures immobilières. Seul grain de sable dans l’engrenage, un dangereux virus avait réussi à faire dérailler plusieurs projets promis aux plus belles espérances. Le NIMBY (Not In My BackYard), qui pouvait transformer la plus raisonnable grand-mère en activiste belliqueuse, donnait bien du souci aux promoteurs et à leurs amis. Plusieurs citoyens avaient en effet réalisé qu’ils étaient capables, par voie de référendum, de décider ce qui se construirait ou pas dans leur voisinage. De référendum en référendum, ils avaient clairement démontré leur égoïsme et leur totale absence de sens des responsabilités. Tout ce qui les intéressait, c’était leur petit jardin ou leur petit quartier tranquille, sans aucune considération pour les bienfaits du développement… Le pouvoir citoyen était donc devenu un sérieux obstacle au progrès.

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