Nous sommes 47 femmes et hommes, membres de 22 organisations dans 18 pays (Zimbabwe, Mozambique, République démocratique du Congo, Rwanda, Angola, Ouganda, Tanzanie, Kenya, Zambie, Afrique du Sud, République Centrafricaine, Brésil, Mexique, Indonésie, Portugal, USA, France et Kanaky). Nous sommes des paysans et des personnes représentant des organisations membres de la Via Campesina ainsi que des représentants de mouvements alliés, d’autres organisations paysannes et réseaux en milieu rural, d’ONG, des scientifiques, des chercheurs, des interprètes et autres.
Nous nous sommes réunis au centre de formation rurale « Shashe Endogenous Development Training Centre » dans la province de Masvingo, au Zimbabwe, afin de préparer la manière dont nous allons promouvoir l’agroécologie dans notre région (Afrique du Sud, de l’Est et Centrale). En ces lieux, nous avons eu la chance de pouvoir constater par nous même les effets positifs engendrés par l’association de la réforme agraire, de l’agriculture biologique et de l’agroécologie pratiquée localement par des petites exploitations familiales. Avant la réforme agraire, à l’endroit ou s’élève le centre de formation, il y avait des grandes stations d’élevage, propriété de trois éleveurs, qui y faisaient paitre 800 têtes de bétail et ne produisaient ni céréales, ni légumes ou plantations vivrières . Aujourd’hui, sur le même terrain, vivent et travaillent plus de 365 petites exploitations familiales rurales, avec plus de 3 400 têtes de bétail et qui produisent une moyenne annuelle de 1 à 2 tonnes de céréales par famille, ainsi que des légumes et autres produits vivriers. Dans sa majeure partie, cette production agricole est réalisée à travers des pratiques agroécologiques et en faisant appel à des savoirs et des semences paysannes indigènes. Cette expérience renforce notre motivation dans la lutte et notre conviction que l’agrocécologie et la réforme agraire sont deux piliers fondamentaux de la construction de la Souveraineté alimentaire.