Budget famélique durable

0

Par Simon Laquerre, directeur général du Conseil régional de l’environnement de l’Abitibi-Témiscamingue, pour le journal La Frontière



«Plus que jamais, l’économie et l’environnement sont liés», a déclaré Line Beauchamp, ministre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP), lors du dépôt du budget provincial le 19 mars. Cette déclaration pour le moins ambigüe a de quoi laisser perplexe. Après un examen attentif du budget, force est de constater que la préoccupation environnementale obtient plus de succès dans les sondages et les discours que dans la réalité.


Lorsque le ministère de l’Environnement s’est vu confier les responsabilités additionnelles du Développement durable et des Parcs en 2004, sa part du budget total a pourtant fondu comme neige au soleil, passant de 0,43 % en 2003 (ce qui était déjà très peu, avouons-le) à 0,33 % en 2008.


En 2009-2010, les dépenses du MDDEP augmenteront légèrement pour se situer à 0,36 % des dépenses totales du gouvernement. Cela reste minime, d’autant plus que la majeure partie de l’augmentation est réservée à l’amélioration des infrastructures du Nord québécois et à la modernisation des barrages hydroélectriques publics, soi-disant comme mesures de sécurité pour contrer les effets des changements climatiques.


La qualité de l’environnement et le développement durable ne seraient-ils au Québec guère plus que des voeux pieux? Le budget famélique consenti au MDDEP semble en faire la démonstration, année après année. On le sait, la santé a longtemps été la «priorité» du gouvernement Charest. Le ministère de la Santé et des Services sociaux accapare d’ailleurs encore la part du lion du budget (43,19 %) en 2009-2010. Pourtant, santé humaine et qualité de l’environnement sont intimement liées. À l’avenir, un peu plus de courage politique permettra peut-être d’éviter l’impasse en misant sur l’environnement.
Partager.

Répondre