Convaincre plutôt que contraindre

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Par Simon Laquerre, directeur général du Conseil régional de l’environnement de l’Abitibi-Témiscamingue, pour le journal La Frontière

 
Le Témiscamingue pourrait accueillir le 24e parc national du Québec. Un groupe de travail a été mis sur pied afin d’enclencher le processus de création qui s’échelonnera sur 4 ans. Plusieurs groupes environnementaux réclament depuis longtemps la protection de 12 % de chaque région naturelle de la province. Puisque seulement 5 % du territoire de l’Abitibi-Témiscamingue est protégé, le nouveau parc permettra de rattraper le retard, en plus d’avoir des retombées économiques importantes pour la région.


Le futur parc Opémican serait situé à 15 km au nord de la ville de Témiscaming, un secteur riche de forêts de pins blancs et rouges, de falaises surplombant le lac Témiscamingue, d’un ancien chantier naval et de sites archéologiques. La rivière Kipawa a cependant été exclue de la zone à protéger. Divers promoteurs se la disputent pour son potentiel hydroélectrique. Le Canoe & Kayak Magazine a déjà classé la Kipawa parmi les meilleures rivières d’eaux vives en Amérique du Nord. Pourquoi ne pas miser sur cet énorme potentiel en protégeant le cours d’eau? Veut-on vraiment harnacher le seul cours d’eau en région où le kayak de rivière et le rafting sont praticables?


Certains des usagers actuels de la région visée par le projet de parc ont exprimé des réticences, craignant de ne plus pouvoir poursuivre leurs activités sur le territoire. Pourquoi ne pas faire d’Opémican une aire protégée habitée où les activités humaines qui ont un impact minimal sur l’environnement seraient permises? Dans l’esprit des Parcs naturels régionaux français, il faut convaincre plutôt que contraindre. Il faut saisir cette occasion de valoriser nos espaces autrement, en nous éloignant de l’étiquette de « région ressource » qu’on cherche à nous imposer!


Cet article a été publié dans le journal La Frontière du 27 mai 2009

 

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