21ème Congrès mondial de l'énergie : accessibilité, acceptabilité sociale et responsabilité au cœur des discussions

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Par Antoine Bourgoignie


 

Mots clés : Congrès mondial de l’énergie 2010 (CME), Agence internationale de l’énergie (AIE), acceptabilité sociale.

Il faut « imaginer ensemble des outils concrets d’une croissance durable et acceptable par tous. »Lors du discours d’ouverture, le président du Conseil mondial de l’énergie, M. Pierre Gadonneix, a rappelé que ce congrès« est une réelle opportunité de construire un dialogue entre tous les pays et les acteurs du monde de l’énergie. »Le Congrès mondial de l’énergie 2010 mettra l’accent sur l’accessibilité et la disponibilité énergétique, l’acceptation sociale des politiques énergétiques, et la responsabilité des acteurs économiques et politiques.

 

Ces thèmes font écho aux grands enjeux énergétiques du siècle à venir. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la demande énergétique mondiale va croître de 40 % d’ici à 2030. Encore aujourd’hui, plus de 2 milliards de personnes n’ont pas accès à diverses sources d’énergie. Si rien n’est fait pour améliorer cette situation, l’AIE prévoit qu’ils seront 1,3 milliard à l’horizon 2030, mettant en péril la réalisation des Objectifs du millénaire. M. Ban Ki-Moon, Secrétaire Général des Nations Unies, a d’ailleurs mentionné qu’aucun de ces objectifs ne serait atteint sans un développement rapide de l’accessibilité et de la disponibilité des ressources énergétiques dans le monde.

 

Recherche et développement nécessaire

Toujours selon l’AIE, la production mondiale de pétrole va croître de 65 % d’ici à 2030 et les énergies fossiles représenteront encore 70 % de la production énergétique mondiale à cette date. Le développement des techniques d’extraction et de transformation des énergies tant fossiles que renouvelables est donc primordial pour satisfaire la demande. La disponibilité des ressources ne saurait être élargie sans des efforts conséquents et des investissements majeurs en recherche et développement pour améliorer le volume et la nature des ressources disponibles et l’efficience des moyens de production. L’AIE ajoute que l’innovation jouera un rôle majeur dans les années à venir et celle-ci ne pourra devenir une réalité uniquement si les efforts, tant des gouvernements, des universités, et des compagnies privées, convergent dans la même direction et sont encouragés par un changement important des comportements individuels.   

 

Acceptabilité sociale

Dans un contexte où les préoccupations environnementales et les effets du changement climatique sont devenus des priorités dans bon nombre de pays, les citoyens tolèrent de moins en moins les modes de production polluants. Le débat sur l’exploitation des gaz de schiste au Québec est l’exemple le plus récent de cette méfiance citoyenne grandissante.

Plusieurs ateliers traiteront de la manière dont les différents acteurs du secteur énergétique entendent adopter des comportements responsables sur le plan social et environnemental. Les modes de financement faisant appel aux partenariats public-privé, le partage de connaissances et le transfert de technologies nord-sud pour faciliter le développement d’énergies propres dans les États les moins développées, ou le développement des intégrations régionales pour trouver des solutions transnationales à des problèmes globaux sont autant de pistes de réflexion qui seront abordées au Congrès mondial de l’énergie.

 

CME : un regard mondial sur l’énergie

Aussi appelé le Davos de l’énergie, le CME se tient tous les trois ans et rassemble le gratin des leaders économiques et politiques mondiaux autour des questions énergétiques mondiales.

Tout au long de la semaine, experts et acteurs du secteur partageront leurs points de vue et débattront leurs idées au sein d’ateliers thématiques et de conférences. Cet événement sera surtout l’occasion pour les décideurs mondiaux de se rencontrer une dernière fois pour rapprocher leurs points de vue avant la grande conférence des Nations Unies sur le climat qui se tiendra à Cancun au Mexique en décembre prochain et qui tentera de faire oublier l’échec de Copenhague.

Plus de 6 000 délégués et professionnels venus de 137 pays sont rassemblés au Palais des congrès de Montréal avec comme mission de trouver des solutions aux grands défis énergétiques du 21ème siècle mais aussi (et surtout diront les opposants), à nouer des relations d’affaires et échanger sur les dernières innovations technologiques. Ils proposeront des solutions pour réduire l’écart grandissant entre les deux degrés moyen d’augmentation des températures globales d’ici à 2020 sur lesquelles les pays mondiaux se sont mis d’accord à Copenhague en 2009 et la réalité scientifique qui démontre une augmentation bien plus sensible, de l’ordre de 3 à 4 degrés pour cette même période.

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