Un vent d’optimisme au Québec

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Par Amélie Lévesque


Mots-clés : énergie, éolien, vent, Steven Guilbeault, Association canadienne de l’énergie éolienne (CanWEA), oiseaux, Québec (province de).

Les écologistes doivent faire un examen de conscience à propos de l’énergie éolienne. C’est du moins ce qu’a affirmé Steven Guilbeault le 1er novembre, lors de la plénière d’ouverture du congrès de l’Association canadienne de l’énergie éolienne (CanWEA) à Montréal.

De l’avenir, il y en a dans cette filière du vent encore jeune. Selon un document de la CanWEA, aux 4 000 MW de puissance en service d’ici 2015, s’ajouteront 8 000 MW à l’horizon 2025, à raison de 800 MW par an. Cela portera à 20 % la part de l’éolien dans le portefeuille énergétique du Québec. En pratique , ce sont 9 800 emplois créés pour la construction des parcs éoliens, 1 200 emplois pour leur entretien et environ 800 autres dans les usines de fabrication, en région. Les futurs propriétaires d’éoliennes et les municipalités bénéficieront de près de 1,4 milliard de dollars en retombées pendant vingt ans.

 
Steven Guilbeault a rappelé la responsabilité des écologistes à éduquer
la population sur les enjeux réels de l’exploitation de l’énergie
éolienne près de chez eux.

Photo : Bruno Quiroz. Tous droits réservés.

 

La ministre Normandeau est optimiste. Elle considère que « l’avenir économique du Québec est situé au nord du 49e parallèle », en référence au Plan Nord , dont le développement a  pourtant été remis à l’an prochain par le gouvernement vendredi dernier. Elle invite l’industrie à y investir, en misant sur le partenariat avec les communautés autochtones dont les Innus de la Côte-Nord, les Cris et les Inuits. Elle l’a répété à plusieurs reprises.

Le directeur des politiques de CanWEA, Jean-François Nolet animait une table-ronde réunissant Steven Guilbeault, cofondateur d’Équiterre, Serge Fortin, vice-président de la Fédération québécoise des municipalités, Frédéric Côté, directeur administratif du Technocentre éolien et Michel Letellier, chef de la direction d’Innergex Énergie Renouvelable inc.

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Acceptabilité sociale

Selon Michel Letellier, un entrepreneur n’est pas chaud à l’idée d’investir dans un municipalité sans l’acceptabilité sociale. « C’est un défi de s’ajuster à une communauté, mais c’est essentiel pour la réussite d’un projet », ajoute le représentant d’Innergex. L’inverse est tout aussi vrai : la population doit tenter de s’adapter au développeur et pour ce faire, elle a besoin de bien comprendre ce que ça implique d’avoir des éoliennes dans sa cour. M. Letellier ajoute qu’il n’est pas la bonne personne pour démentir les mythes loufoques qui circulent sur l’énergie éolienne. « J’ai beau dire aux gens que les éoliennes ne donnent pas de caries et ne causent pas le cancer, ils ne me croient pas. » Le directeur d’Innergex estime que l’industrie doit compter sur des porte-paroles indépendants comme Steven Guilbeault pour les informer.

 

Les écologistes doivent s’impliquer

Le militant renchérit : « Les écologistes ont un examen de conscience à faire. Ils ont la responsabilité de suivre l’évolution de cette filière écologique et de participer à l’éducation du public. » L’environnementaliste soutient que les gouvernements ont également un rôle à assumer. Par exemple, en Gaspésie, il manquait des outils aux municipalités, comme un guide des bonnes pratiques, pour que les citoyens comprennent bien les enjeux de l’éolien. Aujourd’hui, un tel guide est disponible. « La communauté gaspésienne a une vue d’ensemble et comprend bien le contexte, les impacts et surtout les bénéfices de l’exploitation éolienne », soutient Frédéric Côté. 

« L’énergie fournie par le vent est une filière d’avenir au Québec, au même titre que l’aérospatiale ou le jeu vidéo », enchaîne Steven Guilbeault. Cette source d’énergie s’inscrit dans les alternatives à soutenir pour assurer la diminution de la dépendance au pétrole, auquelle aspire la société québécoise, ajoute-t-il.

                                                           

Le sort des oiseaux

Les détracteurs de l’énergie éolienne parlent de son impact sur la faune aviaire. Qu’elle est la situation réelle? Trois scientifiques ont discouru sur la recherche menée dans les parcs éoliens pour mesurer le taux de mortalité des oiseaux et chauves-souris heurtés, tués par les pales. La recherche est ardue, entre autres parce que les carcasses sont difficiles à comptabiliser. Plusieurs espèces d’oiseaux ont vu leur population chuter considérablement dans les Prairies canadiennes. « Le fort taux de mortalité pourrait être attribuable à la présence d’éoliennes, mais l’utilisation de pesticides causerait une plus grande part de responsabilité dans leur déclin », dit Matt Holder, biologiste employé chez TransAlta Corporation.

Les données sont encore incomplètes, mais les oiseaux et chauves-souris sont bel et bien victimes des éoliennes. Outre une collision, des impacts indirects sont aussi envisagés, telles la disparition d’une partie de leur habitat ou la perturbation de leur comportement reproducteur ou migratoire. La poursuite de la recherche est essentielle et permettra de situer les parcs d’éoliennes en dehors des corridors de migration des êtres ailés. Des équipes de biologistes planchent sur le sujet et voient à assurer la conservation de la faune autour des éoliennes.

 

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