Lettre ouverte de Jean-Guy Gaudette à la Ville de St-Bruno

Monsieur Pierre Arcand
Ministre du développement durable, de l’environnement et des parcs
Gouvernement du Québec
 
Monsieur le Ministre,
 
Nous voulons porter à votre connaissance l’article qui a été publié aujourd’hui dans le journal Les Versants de Saint-Bruno-de-Montarville. Il faut que vous sachiez, Monsieur Arcand, que quelques semaines avant que le Premier ministre, M. Jean Charest, lui confie le ministère de l’éducation, Mme Line Beauchamp, alors Ministre responsable du MDDEP, est venue dans le Parc national de conservation du Mont-Saint-Bruno pour inaugurer le chalet Jean-Guy Gaudette. Mme Beauchamp tenait à rendre un hommage tout spécial à l’un des hérauts de la conservation de la nature en Montérégie. Grâce à des citoyens comme lui, les Québécois peuvent aujourd’hui être fiers de posséder l’un des plus beaux joyaux de la biosphère sur le territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal.
 
C’est donc dire l’importance de l’opinion que M. Gaudette exprime sur la menace qui pèse aujourd’hui sur le dernier carré de milieux naturels voué à la minéralisation selon la vision urbanistique de l’actuelle administration municipale de Saint-Bruno.
 
Nous vous prions Monsieur le Ministre de prendre une ou deux minutes de votre précieux temps pour lire ce texte. Nous espérons que celui-ci saura vous sensibiliser à la perte que peuvent représenter ces quelques hectares de forêt mature pour l’ensemble des Montarvillois, des Montérégiens et des trois quarts de million de visiteurs qui fréquentent le Parc national du Mont-Saint-Bruno. Sachez que les milliers de citoyens signataires d’une pétition pour prévenir la dégradation de la forêt des Hirondelles n’exigent rien d’autre de leur Ville qu’un traitement plus rigoureux et plus transparent de leurs milieux naturels, ce qui n’est malheureusement pas le cas en ce moment.
 
Lundi, 21 mars, à 19h00, des dizaines de citoyens vont encore une fois s’entasser dans le sous-sol de leur Hôtel de Ville pour tenter d’infléchir leur conseil de ville afin que celui-ci fasse preuve de bonne volonté et déclenche un véritable processus de consultation publique basé sur une étude de caractérisation qui offre toutes les garanties de neutralité et d’indépendance sur la diversité biologique exceptionnelle des derniers hectares viables de milieux naturels montarvillois.
 
Ne trouvez-vous pas triste, Monsieur le Ministre, qu’en cette Année internationale des forêts, et alors que le rapport de M. Guy Coulombe sur la gestion de la forêt publique au Québec concluait qu’au rythme où l’on détruit nos boisés et nos terres humides sur le territoire de la CMM, il ne restera plus rien dans moins de trente ans, il faille encore convaincre nos édiles municipaux de la nécessité de conserver le peu qu’ils nous restent ?
 
Veuillez recevoir Monsieur le Ministre l’expression de mes salutations distinguées
 
Michèle Archambault
Conseillère municipale
Ville de Saint-Bruno-de-Montarville
 
PS. : je suis la seule élue du conseil de ville à s’opposer à l’urbanisation des 6 hectares de la forêt des Hirondelles et des 39 hectares de terres humides du boisé St-Bruno